Offensif, Joe Biden s'en est pris à son rival Donald Trump dès les premières minutes de son discours, l'accusant de se "soumettre" à Vladimir Poutine et affirmant que la liberté et la démocratie étaient "attaquées" aux Etats-Unis.
Dans l'imposant hémicycle du Congrès, le démocrate de 81 ans, candidat à sa réélection, a fait preuve d'une inhabituelle férocité face à celui qui sera certainement son adversaire lors de la prochaine présidentielle, le mentionnant à 13 reprises sans jamais le nommer. Il a promis d'incarner l'"optimisme" contre la "rancoeur" de Donald Trump et la "force morale" contre la "haine" alimentée par le républicain.
"Mon prédécesseur, un ancien président républicain, dit à Poutine: 'faites ce que vous voulez'. Un ancien président a vraiment dit ça, se soumettant à un dirigeant russe. Je pense que c'est scandaleux, c'est dangereux et c'est inacceptable!", a-t-il lancé.
Sous les acclamations de son camp debout et tandis que l'opposition républicaine restait assise, il a assuré que lui ne "plierait" jamais devant le président russe.
Humour sur son âge
Répondant avec animation et même avec délectation aux invectives de quelques élus trumpistes, le président le plus vieux des Etats-Unis a peut-être aussi calmé, pour un temps, les doutes persistants sur son endurance physique et mentale. "A mon âge, certaines choses deviennent plus claires que jamais", a-t-il dit, en promettant de défendre "l'honnêteté, la force morale, la dignité, l'égalité".
Il s'est même permis, plus d'une fois, d'évoquer son âge avec humour. "Cela ne se voit peut-être pas mais je suis là depuis un bon bout de temps", a-t-il notamment lancé dans un rire.
"L'aide humanitaire n'est pas une monnaie d'échange"
Le président américain a également réitéré son appel à "un cessez-le-feu immédiat" de six semaines dans la bande de Gaza. Il a pressé Israël de faire davantage pour laisser entrer l'aide humanitaire, soulignant que celle-ci "ne peut être une considération secondaire ni une monnaie d'échange".
Une telle trêve permettrait la libération des otages israéliens retenus à Gaza, a-t-il estimé.
Le dirigeant du principal allié d'Israël sur la scène internationale a aussi annoncé la construction d'un port temporaire à Gaza pour acheminer davantage d'aide dans le territoire palestinien, où les espoirs de trêve s'amenuisent pourtant.
Un catholique convaincu pour défendre le droit à l'IVG
Alors que le droit des femmes risque d'être l'un des grands thèmes de la campagne pour la présidentielle de novembre, Joe Biden a lancé une défense enflammée du droit à l'avortement. "Clairement, ceux qui se vantent d'avoir annulé la protection fédérale du droit à l'IVG n'ont aucune idée du pouvoir des femmes", a-t-il lancé.
Catholique convaincu, Joe Biden se pose désormais en défenseur du droit à l'IVG, à contre-courant d'autres de ses coreligionnaires.
jop avec ats