"Nous aimons Joe!" et "Merci Joe!" ont scandé les délégués démocrates. "Je vous aime", a-t-il répondu. Dans l'assistance, la vice-présidente Kamala Harris s'est essuyé les yeux et des larmes ont coulé sur bien des visages pendant le discours du président. "Nous menons une bataille pour l'âme même de l'Amérique", a-t-il clamé, reprenant l'une des expressions emblématiques de sa présidence.
"Nous sommes éternellement reconnaissants" envers un "incroyable" président, avait dit auparavant Kamala Harris, lors d'une brève apparition surprise, en solo, à la convention.
"Pendant cinquante ans, j'ai donné mon coeur et mon âme au pays", a dit Joe Biden, qui faisait en quelque sorte ses adieux après un demi-siècle de carrière politique. "Amérique, pour toi j'ai tout donné. J'ai fait beaucoup d'erreurs dans ma carrière. Mais je t'ai tout donné", a-t-il assuré, s'inspirant de la chanson "American Anthem", qu'il avait déjà citée lors de sa cérémonie d'investiture en janvier 2021.
Le discours de Joe Biden avait été d'emblée placé sous le signe de l'émotion. "Joe et moi sommes ensemble depuis près de 50 ans. Pourtant, il y a des moments où je retombe amoureuse de lui", avait dit la Première dame Jill Biden pour annoncer son mari, en entrant sur scène au son de "Praise You" de Fatboy Slim ("to praise" signifie "louer" ou "chanter les louanges"). Sa famille au grand complet est venue sur scène à la fin du discours.
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Donald Trump, un "repris de justice"
"Cela a été l'honneur d'une vie d'être votre président. J'aime ce boulot mais j'aime encore davantage mon pays", a déclaré Joe Biden, en évoquant sa décision de se retirer de la course à la Maison Blanche.
Il s'est engagé à être le "meilleur bénévole" de la campagne pour la présidentielle de novembre de Kamala Harris face à Donald Trump et a appelé à élire la vice-présidente, "une procureure", plutôt que le candidat républicain, un "repris de justice", qu'il a qualifié de "loser".
Le dirigeant démocrate a été rejoint sur scène par Kamala Harris après son discours. Les deux ont partagé une longue étreinte sous les clameurs du public.
Kamala Harris en campagne
Les délégués doivent couronner Kamala Harris mardi dans un vote symbolique, après l'avoir déjà formellement investie dans un scrutin par internet. Les démocrates s'attendaient à faire campagne sans passion pour le président octogénaire, embourbé dans les sondages. Mais après son retrait le 21 juillet, ils se prennent à rêver à nouveau d'une victoire grâce à leur candidate de 59 ans.
De son côté, la vice-présidente américaine s'en ira faire campagne pour la journée dans le Wisconsin, l'un des "swing states" (Etats-clé) annoncés du scrutin de novembre. L'avance prise sur Donald Trump par Kamala Harris dans la majorité des sondages reste dans la marge d'erreur statistique.
Donald Trump domine quant à lui le Parti républicain, malgré sa condamnation historique dans une affaire pénale et les poursuites dans plusieurs autres. Il reste adulé par sa base, encore plus depuis la tentative d'assassinat dont il a été victime en juillet.
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Le républicain, qui a prévu des déplacements dans plusieurs Etats décisifs cette semaine, a commencé lundi par la Pennsylvanie. L'ancien président a attaqué les projets "communistes" de Kamala Harris et avancé qu'elle aurait monté un "putsch" contre Joe Biden.
agences/iar
Hillary Clinton appelle à briser le plafond de verre avec Kamala Harris
L'ancienne candidate à la Maison-Blanche Hillary Clinton a offert l'un des premiers moments forts de la convention démocrate en appelant son parti à enfin briser le plafond de verre et faire élire la première femme présidente de l'histoire des Etats-Unis.
"Il se passe quelque chose [aux Etats-Unis d']Amérique. Cela se sent. Une chose pour laquelle nous avons travaillé et dont nous avons rêvé depuis longtemps", a assuré l'ancienne secrétaire d'Etat américaine et ex-première dame, au premier jour de la grand-messe démocrate.
La septuagénaire, qui a échoué il y a huit ans à se faire élire face à Donald Trump, a appelé les Américains à concrétiser son rêve et à briser en novembre "le plus haut, le plus difficile des plafonds de verre" en votant pour Kamala Harris.
Hillary Clinton n'a pas mâché ses mots à l'égard du milliardaire républicain, qui se présente pour la troisième fois. "C'est la première personne à se présenter à l'élection présidentielle en étant condamné pour 34 délits", a-t-elle lancé, en référence à sa condamnation au pénal à New York, une première pour un ancien président américain.
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Les manifestants propalestiniens "ont des arguments à faire valoir"
Joe Biden a déclaré que les manifestants propalestiniens rassemblés lundi à Chicago en marge de la convention démocrate pour dénoncer le soutien de son administration à la guerre menée par Israël dans la bande de Gaza depuis plus de dix mois avaient "des arguments à faire valoir". "Beaucoup de personnes innocentes ont été tuées, des deux côtés", a déclaré le président américain.
Quelques heures avant qu'il ne monte sur scène, un groupe de manifestants a brièvement ouvert une brèche dans le périmètre de sécurité extérieur protégeant l'enceinte où se déroule l'événement, avant d'être refoulé par la police.
Le soutien quasi-inconditionnel de Washington à la guerre menée par Israël à Gaza divise fortement le Parti démocrate. De nombreuses voix de l'aile gauche ainsi que des Américaines et Américains appellent Joe Biden à y mettre fin.
La manifestation de lundi, la première d'une série prévue durant les quatre jours de la convention, a ressemblé des milliers de personnes, déterminées, selon les organisateurs, à "dire aux dirigeants génocidaires du Parti démocrate qu'elles soutiennent la Palestine et appellent à l'arrêt de toute aide américaine à Israël".
Une centaine d'entre elles ont quitté la foule principale et tenté de pénétrer dans l'enceinte de la convention. Au moins un des manifestants, vêtu de noir, a été interpellé.