Expert des questions économiques, Jörg Kukies, 56 ans, prend les rênes de ce ministère-clé dans un gouvernement en crise, qui n'a plus de majorité au Parlement et au sein duquel demeurent uniquement les représentants du parti social-démocrate et des Verts.
Olaf Scholz avait limogé mercredi soir son ministre des Finances, donnant lieu au départ du gouvernement de plusieurs autres ministres libéraux. Le chancelier allemand va demander aux députés de se prononcer sur la tenue d'élections anticipées.
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Vote de confiance "la semaine prochaine"
L'opposition conservatrice a pressé jeudi Olaf Scholz de se soumettre au plus tard "la semaine prochaine" à un vote de confiance au Parlement. La coalition tripartite entre les sociaux-démocrates, les Verts et les Libéraux du FDP "a échoué" et doit en tirer les conséquences sans attendre, a déclaré le président du parti démocrate-chrétien CDU Friedrich Merz.
Il s'est ainsi opposé au souhait du chancelier, qui préfère lui attendre mi-janvier pour soumettre son mandat à un vote des députés et ainsi ouvrir la voie à la convocation d'élections législatives anticipées vers la fin mars.
La fin de la coalition acté mercredi soir "est la fin de cette législature (...), il n'y a absolument aucune raison de poser la question de confiance en janvier seulement", a déclaré Friedrich Merz, dont le parti est favori des sondages en cas de législatives anticipées. "Nous ne pouvons tout simplement pas nous permettre d'avoir un gouvernement sans majorité pendant plusieurs mois. Il faut faire vite", a-t-il insisté.
Perte de majorité
Au contraire Olaf Scholz voudrait continuer à gouverner en faisant voter plusieurs textes de loi importants d'ici la fin de l'année, même s'il est désormais privé de majorité suite à la rupture avec le parti libéral FDP. Il entend pour cela trouver des majorités au cas par cas au Bundestag. Toutefois, sans le soutien du bloc conservateur d'opposition, il sera difficile aux sociaux-démocrates et aux écologistes de faire passer ces textes législatifs.
Olaf Scholz a dans le même temps obtenu un lot de consolation avec la décision d'un des ministres libéraux de son gouvernement, celui des Transports, de rester à son poste et de quitter son pari FDP, dont il conteste la décision de rompre avec la coalition tripartite. "Je veux rester fidèle à moi-même", a déclaré Volker Wissing pour expliquer sa décision de rester en poste.
Les trois autres ministres libéraux du gouvernement, dont celui des Finances Christian Lindner, également président du FDP, ne font plus partie de l'équipe au pouvoir, en raison d'un profond désaccord avec les deux partis de gauche sur la politique économique et budgétaire à mener.
afp/edel