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Kamala Harris récupère l'infrastructure et les équipes de Joe Biden pour lancer sa campagne

Un boulevard s'ouvre désormais devant Kamala Harris pour l'investiture démocrate aux Etats-Unis. [Keystone - Erin Schaff / The New York Times]
Pour sa campagne, Kamala Harris récupère l'infrastructure et les équipes de Joe Biden / Tout un monde / 3 min. / le 23 juillet 2024
Désormais quasi assurée d'être désignée candidate démocrate lors de la présidentielle de novembre, Kamala Harris teste dorénavant sa popularité auprès des électeurs: la vice-présidente tient mardi un meeting dans le Wisconsin, un Etat décisif pour son duel probable face à Donald Trump.

Kamala Harris, qui remplace Joe Biden au pied levé après l'un des plus grands bouleversements politiques de l'histoire moderne, a moins de quatre mois pour convaincre les Américains de la solidité de son profil.

Pas le temps, évidemment, de partir de zéro. La vice-présidente récupère l'infrastructure et les équipes du président sortant qui a abandonné sa propre candidature.

Kamala Harris évoque "l'escroc" Donald Trump

Lors d'un événement de campagne lundi soir dans le Delaware, la quinquagénaire a donné un avant-goût de ce à quoi ressemblerait Kamala Harris, la candidate.

>> Revoir le sujet du 19h30 sur la candidature de Kamala Harris :

Les regards se tournent vers Kamala Harris pour reprendre le flambeau de Joe Biden dans la course à la Maison Blanche
Les regards se tournent vers Kamala Harris pour reprendre le flambeau de Joe Biden dans la course à la Maison Blanche / 19h30 / 1 min. / le 22 juillet 2024

"Je vois bien le genre de gars qu'est Donald Trump", a lancé l'ancienne procureure, comparant le candidat républicain, condamné au pénal, à un "prédateur" et un "escroc". "Nous allons gagner", a-t-elle promis, sous les applaudissements de militants démocrates.

L'ancienne sénatrice de Californie s'est aussi engagée à placer le droit à l'avortement au cœur de sa campagne et à se "battre pour le droit à disposer de son corps".

A Milwaukee, sur les terres du sacre de Trump

Autant d'arguments qu'elle testera désormais mardi auprès d'électeurs lors de son premier meeting de campagne, à Milwaukee. Le choix de cette métropole du Wisconsin, donnant sur le lac Michigan, ne tient évidemment pas au hasard.

Cette ville de la région des Grands Lacs a accueilli la semaine dernière la convention des républicains, lors de laquelle Donald Trump a été investi comme le candidat de son parti pour l'élection.

Une grand-messe de quatre jours qui a illustré la mainmise absolue de l'ancien président sur les républicains. Le milliardaire, qui venait d'échapper à une tentative d'assassinat, a été reçu en héros et couronné en fanfare.

>> Revoir le sujet du 19h30 sur le soutien apporté à Kamala Harris :

Une majorité de délégués démocrates ont déjà annoncé leur soutien à la candidature de Kamala Harris
Une majorité de délégués démocrates ont déjà annoncé leur soutien à la candidature de Kamala Harris / 19h30 / 2 min. / le 23 juillet 2024

"Fière"

Mais le Wisconsin fait aussi, et surtout, partie des cinq ou six Etats qui doivent décider du sort de l'élection présidentielle du 5 novembre.

Donald Trump a mené la course dans cet Etat face à Joe Biden, mais il est encore bien trop tôt pour dire s'il conservera son avance face à Kamala Harris, si tant est qu'elle soit bien choisie comme la candidate des démocrates.

Un choix qui ne fait plus guère de doutes: une majorité de délégués démocrates - ces quelque 4000 personnes en charge de désigner officiellement le ou la candidate du parti - ont déjà annoncé leur intention de la soutenir, ont indiqué lundi des médias américains.

Kamala Harris s'est ainsi dite "fière d'avoir acquis le large soutien nécessaire pour devenir la candidate du parti" démocrate. "J'ai hâte de pouvoir bientôt accepter formellement cette nomination", d'ici à la convention du parti prévue mi-août à Chicago, a-t-elle ajouté.

>> Les précisions dans le 12h30 :

Kamala Harris dit avoir les soutiens nécessaires pour être la candidate démocrate. [Keystone]Keystone
Kamala Harris aurait obtenu un soutien suffisant auprès des délégués démocrates pour être candidate / Le 12h30 / 1 min. / le 23 juillet 2024

De nombreux soutiens

La vice-présidente de 59 ans a déjà reçu le soutien d'une ribambelle de gouverneurs, dont certains étaient perçus comme de possibles rivaux, et d'autres poids lourds du parti, comme Nancy Pelosi ou Bill et Hillary Clinton.

Mais l'ancien président Barack Obama et les chefs démocrates au Congrès Hakeem Jeffries et Chuck Schumer ne lui ont pas encore offert leur soutien explicite.

Joe Biden, qui a fait l'annonce choc dimanche qu'il abandonnait la course à la Maison Blanche, a lui exhorté les démocrates à se rallier autour de la candidature de sa vice-présidente. "C'est la meilleure", a assuré le président, qui sera de retour à la Maison Blanche mardi après s'être isolé dans sa maison de vacances pour cause de Covid.

La star d'Hollywood George Clooney, l'un des premiers grands soutiens des démocrates à avoir appelé Joe Biden à retirer sa candidature, a aussi annoncé soutenir Kamala Harris. "Le président Biden a montré ce qu'est le véritable leadership. Il sauve la démocratie une fois de plus", a déclaré l'acteur américain, fervent démocrate et très impliqué dans les levées de fonds pour le parti.

>> Réécouter le sujet de Forum le défi économique qui attend Kamala Harris :

La campagne démocrate devra défendre son bilan. [Keystone/The Philadelphia Inquirer via AP - Tom Gralish]Keystone/The Philadelphia Inquirer via AP - Tom Gralish
Kamala Harris devra relever le défi de défendre le bilan économique ‘‘positif’’ de la présidence Biden / Forum / 7 min. / le 23 juillet 2024

agences/kkub

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Kamala Harris cible de sexisme et de désinformation

Images truquées, insultes à caractère sexuel, insinuations racistes,... la candidate démocrate et vice-présidente Kamala Harris est depuis dimanche la cible d'un flot de faux contenus sur les réseaux sociaux, qui risque encore de s'aggraver, préviennent des experts.

L'annonce de sa candidature à la course à la Maison Blanche a entraîné un déferlement de contenus sexistes et d'allégations mensongères à son encontre, dont certaines déjà contredites par le passé.

Plusieurs personnalités conservatrices ont ainsi assuré que Kamala Harris aurait "atteint le sommet" de la politique américaine grâce à des faveurs sexuelles, pointant sa courte relation avec l'ancien maire de San Francisco, Willie Brown. D'autres internautes expliquent sa carrière politique par le fait qu'elle serait en réalité un homme.

"Il est essentiel de nommer ces discours et mensonges pour ce qu'ils sont: une tentative de dénigrer le travail d'une femme puissante, simplement à cause de son genre, de son milieu et de sa couleur de peau", a dénoncé Nina Jankowicz, cofondatrice de l'American Sunlight Project, qui lutte contre la désinformation.

Qui pour seconder Kamala Harris en cas de nomination?

Si elle est nommée candidate démocrate pour l'élection présidentielle de novembre, Kamala Harris devra choisir quelqu'un pour la seconder.

Gagner des Etats clés, remporter des voix d'électeurs modérés ou le vote des femmes, grappiller des points dans des régions désindustrialisées... Le choix du vice-président relève d'une stratégie complexe. Le processus de sélection, qui prend d'ordinaire des mois, sera accéléré, car le duo apparaîtra à la convention démocrate qui débute le 19 août.

Parmi les noms qui reviennent avec insistance figurent ceux du gouverneur de Pennsylvanie Josh Shapiro, de l'ancien astronaute et sénateur de l'Arizona Mark Kelly, du gouverneur du Kentucky Andy Beshear ainsi que du gouverneur de Caroline du Nord Roy Cooper.

Parmi les autres potentiels candidats à la vice-présidence sont évoqués la gouverneure du Michigan Gretchen Whitmer ainsi que ceux de Californie Gavin Newsom, du Maryland Wes Moore, de l'Illinois JB Pritzker et du Minnesota Tim Walz. Le nom du ministre des Transports Pete Buttigieg, qui avait été candidat à la présidentielle en 2020, figure également sur la liste, de même que celui du sénateur afro-américain de Géorgie Raphael Warnock.