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Kiev s'inquiète d'une hausse des exécutions de ses soldats faits prisonniers par la Russie

Kiev s'inquiète d'une hausse d'exécutions sommaires de ses soldats faits prisonniers par la Russie. Image prétexte. [Keystone - EPA/Leszek Szymanski]
Kiev dénonce des exécutions de ses soldats faits prisonniers par la Russie / La Matinale / 1 min. / le 28 octobre 2024
Les cas documentés d'exécutions sommaires de soldats ukrainiens qui s'étaient rendus aux forces russes se multiplient depuis le début du mois. Il ne s'agit pas d'actes isolés, selon Kiev, qui dénonce une politique systématique.

Le 1er octobre, dans la région de Donetsk (est), 16 soldats qui s'étaient rendus ont été fusillés sur-le-champ, selon le parquet général ukrainien. Quelques jours plus tard, neuf opérateurs de drones ont été déshabillés et abattus, juste après être sortis de leur position les mains levées, d'après le bureau du haut représentant ukrainien pour les droits de l'Homme.

Enfin, le parquet ukrainien a révélé il y a quelques jours que quatre soldats de la Garde nationale ont été capturés près de Pokrovsk (est), pour être désarmés, puis tués dans la foulée. Selon des sources fiables, au moins 93 exécutions sommaires ont été commises depuis le début de la guerre en février 2022.

Deux tirs dans la tête

Valery Vioun, médecin légiste à Dnipro (est), est souvent en première ligne pour réaliser des autopsies.

"Les mains liées avec du scotch et des balles dans la poitrine, est-ce qu'on peut appeler cela des blessures de guerre?" lance-t-il dans La Matinale.

"Quand les Russes exécutent des prisonniers, ils tirent généralement deux fois. Cela fait deux trous qui prennent la forme du chiffre huit dans le crâne. Ce qui signifie que le malheureux était agenouillé, la tête baissée, et qu'ils lui ont tiré dans la tête de sang-froid, deux fois en un court laps de temps", détaille-t-il.

Une hausse qui n'est pas due au hasard, selon l'Ukraine

Les autorités ukrainiennes s'inquiètent d'une hausse des exécutions sommaires. La moitié des cas documentés se sont déroulés ces derniers mois.

D'après Iouri Belousov, le chef du département des crimes de guerre au sein du bureau du procureur ukrainien, il ne s'agit pas d'un hasard.

"Quand il s'agissait de cas isolés, on pouvait encore penser qu'il ne relevait que du comportement ou du manque de discipline d'un officier d'une unité particulière", note-t-il. "Mais on voit ces cas se généraliser dans plusieurs unités partout sur la ligne de front. Cela nous indique clairement qu'il s'agit d'instructions édictées à un niveau plus élevé et cela pourrait indiquer qu'il s'agit d'une politique systématique de la part de la Fédération de Russie", soutient-il.

Or, selon la convention de Genève relative aux prisonniers de guerre, tout combattant qui dépose son arme et lève les bras doit recevoir une assistance et un traitement humain. Lui porter atteinte ou le tuer relève alors du crime de guerre.

Sujet radio: Stéphane Siohan

Adaptation web: Antoine Michel

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