"Les relations entre nos pays entrent dans une nouvelle ère de nouvelle et grande prospérité qu'il est impossible de comparer même à celle de la période des relations soviéto-coréennes du siècle dernier", a déclaré le dirigeant nord-coréen, selon ses propos traduits en russe et cités par les agences de presse russes.
"Le gouvernement de la République populaire démocratique de Corée apprécie la mission importante et le rôle d'une Russie forte dans le maintien de la stabilité et de l'équilibre dans le monde", a indiqué Kim Jong-un, en assurant "soutenir entièrement" l'offensive militaire lancée par la Russie en Ukraine en février 2022.
La Corée du Nord "va renforcer davantage sa communication stratégique avec la Russie et les autorités russes" face à une situation qui "se complique" dans le monde, a-t-il ajouté.
Partenariat stratégique
"Nous apprécions beaucoup votre soutien systématique et permanent de la politique russe, y compris sur le dossier ukrainien", a de son côté déclaré Vladimir Poutine, cité par les agences.
Il a fait l'éloge de la coopération entre les deux pays "qui se base sur les principes d'égalité et de respect mutuel des intérêts" et annoncé qu'"un "nouveau document fondamental" encadrant les relations bilatérales "à long terme" était "prêt".
Selon le Kremlin, il s'agit notamment d'un accord de "partenariat stratégique global", qui, s'il est signé, sera conditionné par "l'évolution profonde de la situation géopolitique dans le monde".
Accueil en grande pompe
Avant le début du sommet, Vladimir Poutine a été accueilli en grande pompe par Kim Jong-un, tout sourire, sur la place principale de Pyongyang, décorée à cette occasion par un panneau avec d'immenses portraits des deux dirigeants, selon une vidéo publiée par le Kremlin.
Des milliers d'habitants de la capitale nord-coréenne, parmi lesquels beaucoup d'enfants, avec des fleurs et des ballons, ont salué Vladimir Poutine et Kim Jong-un, au son d'un orchestre militaire.
Préoccupations occidentales
Américains et Européens s'inquiètent depuis des mois du rapprochement accéléré entre Moscou et Pyongyang.
Selon les Occidentaux, la Corée du Nord a puisé dans ses vastes stocks de munitions pour ravitailler massivement la Russie. Le Pentagone a accusé la semaine dernière Moscou d'utiliser des missiles balistiques nord-coréens en Ukraine.
En échange, selon Washington et Séoul, la Russie a fourni à la Corée du Nord son expertise pour son programme de satellites et a envoyé de l'aide pour faire face aux pénuries alimentaires du pays.
agences/asch/ami
Un rapprochement à double tranchant pour la Chine
Le rapprochement entre la Russie et la Corée du Nord alimente les discussions à Washington au sujet d'un potentiel "nouvel axe du mal" Russie-Chine-Corée du Nord. Ces trois anciens alliés, trois puissances révisionnistes, partagent une opposition commune à l’Occident.
Mais y voir une alliance trilatérale serait simpliste. Pékin ne veut pas être associée à la lune de miel ostentatoire de ses deux voisins. En retrait, elle reste silencieuse face à la valse de Moscou et Pyongyang. Ce rapprochement est en effet à double tranchant pour la Chine.
D'un côté, ce renforcement garantit la survie du régime nord-coréen, ce qui est bénéfique pour la Chine. Un affaiblissement ou une fragilisation de Pyongyang engendrerait une plus grande présence et des interventions renforcées de la Corée du Sud et des Etats-Unis sur la péninsule, ce que Pékin ne veut pas voir arriver.
Mais Pékin redoute aussi un partenariat entre Moscou et Pyongyang. La Chine cherche avant tout la stabilité de la péninsule coréenne, mais celle-ci pourrait être menacée par une belligérance retrouvée de la Corée du Nord.