Une vive émotion a été suscitée récemment en France par les témoignages de violences sexuelles visant l'Abbé Pierre, qui était jusqu'à ces révélations une figure iconique en France de la lutte contre la pauvreté et en faveur des plus démunis, fondateur du mouvement Emmaüs.
Mort en 2007, le religieux est accusé par une vingtaine de femmes, parfois mineures à l'époque, de violences sexuelles pouvant pour certaines relever du viol.
L'Abbé Pierre, de son vrai nom Henri Grouès, raconte à mots couverts dans cette lettre citée par Le Monde avoir été agressé sexuellement lorsqu'il était pensionnaire au collège Notre-Dame des Minimes, à Lyon (est de la France).
Un courrier de 17 pages en 1932
"Des grands vicieux m'entreprennent. Je deviens durant deux mois, sous la menace d'un pistolet, leur jeu", a-t-il écrit en 1932 dans cette lettre.
Ce passage fait partie d'un courrier de "près de 17 pages" qu'il rédige après être entré chez les Capucins, "depuis sa cellule monastique de Saint-Etienne". Il s'adresse "à son maître des novices, Louis-Antoine de Clermont-Ferrand".
Il dit avoir sept ans au moment de ces agressions, qui l'ont conduit à fuir le collège pour retourner chez lui, où il reste trois mois, malade. "Quand, après, je remonte aux Minimes, les grands m'ont oublié", précise-t-il.
Ses agresseurs auraient ensuite été surpris avec une autre victime et "renvoyés à grand scandale".
Accusé de violences sexuelles entre 1950 et 2000
Figure iconique en France, l'Abbé Pierre est depuis le mois de juillet visé par une série de témoignages de femmes sur des violences sexuelles commises entre les années 1950 et les années 2000.
Dans la foulée de ces révélations, une commission d'experts indépendants en France a été chargée de faire la lumière sur les dysfonctionnements lui ayant permis de "ne pas être inquiété" pour ses agissements et l'Eglise a ouvert ses archives le concernant.
afp/ther