La date du scrutin a fait l'objet de plusieurs jours de bras de fer après l'éclatement soudain de la coalition tripartite d'Olaf Scholz, minée par les désaccords idéologiques.
Le chancelier a limogé mercredi dernier son ministre des Finances Christian Lindner, déplorant le comportement "égoïste" du chef de file du camp libéral, qui a "trop souvent trahi [sa] confiance". Cette décision a mené au départ de tous les autres ministres libéraux du FDP.
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Vote de confiance à la mi-décembre
Selon une autre source, le chancelier devrait poser le 16 décembre la question de confiance au Bundestag, la chambre basse du parlement. Le vote aura lieu deux jours plus tard.
Une fois qu'Olaf Scholz aura perdu ce vote, un scénario quasi-inévitable étant donné qu'il ne dispose plus d'une majorité, le président allemand Frank-Walter Steinmeier aura trois semaines jours pour dissoudre la chambre et convoquer ainsi de nouvelles élections dans les 60 jours.
Le chancelier pressé d'accélérer la cadence
Le chancelier social-démocrate, désormais à la tête d'un gouvernement minoritaire avec les écologistes, avait dans un premier temps fixé le vote de confiance le 15 janvier en vue d'un scrutin en mars.
Mais pressé de toutes parts d'accélérer la cadence, il avait alors fait marche arrière et confié le soin de fixer la date aux groupes parlementaires des conservateurs de la CDU/CSU, largement en tête dans les sondages d'opinion, et de son parti social-démocrate (SPD).
Mardi, la directrice fédérale des élections a indiqué que la tenue d'un scrutin anticipé avant mars était réalisable "en toute sécurité juridique", lors d'une audition devant la commission de contrôle des élections du Bundestag.
afp/jop
Une campagne lancée mais peu de perspectives de stabilité
Les partis n'ont pas attendu la date des élections pour lancer leur campagne. En première ligne, les conservateurs de Friedrich Merz caracolent actuellement en tête dans les sondages avec quelque 32% d'intentions de vote.
"Le monde qui nous entoure n'attend pas. Ce n'est pas comme si tout le monde retenait son souffle et regardait l'Allemagne avec fascination, en attendant que toutes les décisions soient prises en Europe, en Asie et aux États-Unis. Le monde attend une République fédérale d'Allemagne capable d'agir", a-t-il déclaré mardi.
Mais même si les conservateurs l'emportent, la constitution d'un gouvernement s'annonce ardue. La CDU/CSU exclut toute alliance avec l'extrême droite d'Alternative für Deutschland, créditée de près de 20% dans certains sondages. Et Friedrich Merz voudrait éviter une coalition à trois. Mais à ce stade, le SPD est encore crédité d'environ 15,5% des intentions de vote, devant les Verts (11,5%) et le FDP (5%).
Olaf Scholz, en dépit de sa dégringolade dans les sondage de popularité, entend mener la campagne du SPD, alors que son ministre de la Défense Boris Pistorius est de loin l'homme politique le plus populaire actuellement en Allemagne.