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L'ancien juge d'instruction français Renaud Van Ruymbeke est décédé

Le juge Renaud Van Ruymbeke photographié ici à Paris, le 22 mai 2007. [AFP - JEAN AYISSI]
L'ancien juge d'instruction français Renaud Van Ruymbeke est décédé / Le Journal horaire / 13 sec. / le 10 mai 2024
L'ancien juge d'instruction Renaud Van Ruymbeke, connu pour avoir notamment instruit les affaires Elf, Kerviel ou encore Cahuzac, est décédé à l'âge de 71 ans. La cause de sa mort n'a pas encore été précisée.

"Le juge Renaud Van Ruymbeke nous a quittés. La France perd un grand magistrat et la Justice un immense serviteur. J'adresse mes condoléances émues à sa famille et à ses proches", a annoncé vendredi le garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti, sur X.

A la retraite depuis 2019, Renaud Van Rymbeke a été un des juges emblématiques de la lutte contre la corruption en France et a instruit certaines des affaires politico-financières les plus sensibles des dernières décennies.

Parmi ses instructions figurent notamment l'affaire Urba, sur le financement occulte du Parti socialiste, des enquêtes sur Jérôme Cahuzac et les époux Balkany, ou encore la complexe affaire des frégates de Taïwan. En 2008, il avait aussi mené l'enquête sur les fraudes géantes du trader de la Société générale Jérôme Kerviel.

Affaires politiques

Pendant des années, Renaud Van Ruymbeke, né le 19 août 1952 à Neuilly-sur-Seine, a aussi traqué les flux présumés de financement occulte par la Libye de Mouammar Kadhafi de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007.

Sa route a croisé celle de l'ancien président à plusieurs reprises, de l'affaire Clearstream, qui avait fait planer sur le juge une menace de sanction disciplinaire, à celle de Karachi sur le financement de la campagne d'Edouard Balladur en 1995, dont Nicolas Sarkozy était le porte-parole.

Chasse à l'évasion fiscale

Grand pourfendeur de l'évasion fiscale et des paradis fiscaux, l'ancien juge relevait qu'"il y a énormément d'argent à nos portes et personne ne fait rien", lors de la dernière interview accordée à l'AFP, en novembre 2022.

Le magistrat avait appelé à "la nécessité de prise de conscience", "au moment où les Etats ont des déficits importants, de gros besoins pour les hôpitaux, pour la transition énergétique". Sans ambages, il exhortait les Etats à récupérer les pertes de recettes issues "de la fraude fiscale au trafic de drogue et à la corruption".

Son satisfecit résidait dans la mise en place en 2016 de la Convention judiciaire d'intérêt public (CJIP) qui permet aux entreprises soupçonnées de corruption, de trafic d'influence ou de fraude fiscale d'échapper aux poursuites pénales en versant une amende.

Ces dernières années, des poids lourds comme Airbus (2,1 milliards d'euros en 2020), Google (500 millions d'euros en 2021) ou McDonald's (1,25 milliard en juin 2022) sont ainsi passés à la caisse pour mettre un terme à des enquêtes judiciaires.

rad avec afp

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