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L'ancien président chilien Sebastian Piñera se tue dans un accident d'hélicoptère

Sebastian Pinera avait présidé le Chili de 2018 à 2022. [KEYSTONE - ESTEBAN FELIX]
L'ancien président chilien Sebastian Piñera décède dans un accident d'hélicoptère / Le Journal horaire / 21 sec. / le 6 février 2024
L'ancien président du Chili Sebastian Piñera est décédé mardi à l'âge de 74 ans dans un accident d'hélicoptère. Il avait été contesté à la fin de son second mandat, marquée par des troubles sociaux, une crise économique et sanitaire et une procédure de destitution.

"C'est avec un profond regret que nous annonçons le décès de l'ancien président de la République du Chili Sebastian Piñera Echeñique", a annoncé son bureau dans un communiqué.

Trois autres personnes qui se trouvaient avec lui dans l'hélicoptère ont survécu à l'accident, selon la même source.

Le premier président de droite après la dictature

L'ancien président, riche homme d'affaires qui se déplaçait souvent dans son propre hélicoptère, a été le premier dirigeant de droite à être élu après la dictature d'Augusto Pinochet (1973-1990).

"Il recevra tous les honneurs républicains et la reconnaissance qu'il mérite", a déclaré la ministre de l'Intérieur Carolina Tohá, du gouvernement du président de gauche Gabriel Boric, dès l'annonce de la nouvelle.

Deux mandats non consécutifs à la tête du pays

L'ancien chef de l'Etat avait exercé deux mandats non consécutifs, entre 2010 et 2014, puis entre 2018 et 2022. Son deuxième mandat avait été particulièrement mouvementé : contestation sociale sans précédent contre les inégalités sociales, gestion de la pandémie de Covid-19, puis procédure de destitution.

Déjà affaibli par sa gestion de la crise sociale fin 2019, il avait vu sa présidence entachée en 2021 par une procédure de destitution déclenchée après des révélations des "Pandora Papers", une enquête du Consortium international des journalistes d'investigation où il était cité pour des soupçons de corruption.

L'enquête mettait en évidence un possible conflit d'intérêt dans la vente en 2010 d'une compagnie minière réalisée dans un paradis fiscal. Le Sénat avait cependant voté contre sa destitution, mettant un terme à la procédure approuvée une semaine plus tôt par la Chambre des députés.

>> Lire aussi : Le président chilien échappe à la destitution malgré les révélations des Pandora Papers

Un mélange malvenu entre politique et économie

En 2010, cet économiste formé à Harvard et qui possédait l'une des plus grosses fortunes du Chili était parvenu à convaincre que son succès en affaires pouvait être un atout pour le Chili.

L'ancien propriétaire de la compagnie aérienne nationale Latam, d'une chaîne de télévision et d'un club de football avait toutefois mis du temps, une fois entamé son premier mandat, à renoncer à ses actions dans ces sociétés. C'est ce mélange des genres entre politique et économie qui l'avait jeté dans la tourmente.

En 2010, la compagnie minière Dominga, détenue par ses enfants, avait été vendue à l'homme d'affaires Carlos Alberto Délano, un de ses proches, pour 152 millions de dollars, une transaction opérée aux îles Vierges britanniques.

Or le paiement de la transaction contenait une clause qui subordonnait le dernier versement au non établissement d'une zone de protection environnementale dans le périmètre de la mine. Aucune zone n'a jamais été mise en place par les autorités et le paiement a été effectué.

afp/ebz

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