L'armée allemande doit être "apte à la guerre" dans cinq ans, selon son chef d'état-major
"Sur la base des différentes analyses et quand je vois la menace potentielle que représente la Russie, cela signifie pour nous cinq à huit années de préparation", a déclaré le général Carsten Breuer à l'édition dominicale du journal conservateur Die Welt.
"Cela ne veut pas dire qu'il y aura alors une guerre. Mais elle est possible. Parce que je suis militaire, je dis: dans cinq ans, nous devons être aptes à la guerre", a-t-il martelé.
Pour la première fois depuis la fin de la Guerre froide, "nous nous trouvons confrontés à la possibilité d'une guerre imposée de l'extérieur", a-t-il encore averti.
Transformation des mentalités
L'aptitude à la guerre signifie "beaucoup plus" que la capacité de défense, a poursuivi le haut gradé. "Outre la disponibilité personnelle et matérielle, il s'agit également du changement de mentalité nécessaire auquel nous devons nous soumettre". Il faut un "changement de mentalité, aussi bien dans la société que, et surtout, dans la Bundeswehr."
Au final, il s'agit "(...) de placer le risque d'une attaque pour un adversaire à un niveau si élevé qu'il décide de ne pas la lancer", a-t-il encore détaillé, ajoutant: "C'est cela la dissuasion".
Viscéralement pacifiste depuis les horreurs du nazisme, l'Allemagne s'est progressivement remise en question depuis l'offensive russe en Ukraine il y a deux ans en entamant son réarmement, après s'être reposée pendant des décennies sur les Etats-Unis, via l'Otan.
Contingentement et capacités de défense
Concernant l'Alliance atlantique, Carsten Breuer a par ailleurs reconnu que son pays ne pourrait mettre à disposition certaines capacités promises que plus tard que prévu, sans vouloir préciser leur nature pour des raisons de sécurité.
Dans le cadre de la nouvelle stratégie de dissuasion et de défense de l'Alliance, le pays veut maintenir à l'avenir 35'000 soldats en très haute disponibilité. Cela comprend une division de l'armée de terre entièrement équipée et prête à intervenir à partir de 2025, et une autre à partir de 2027.
S'ajoutent jusqu'à 200 avions et navires ainsi que des capacités de soutien militaire, avait indiqué le ministre de la Défense Boris Pistorius.
afp/miro