L'attaque contre la Première ministre danoise n'avait probablement pas de mobile politique
Souffrant d'une "légère entorse cervicale", selon un communiqué de ses services transmis à l'AFP, la cheffe du gouvernement a affirmé dans la soirée sur Instagram être "secouée" mais aller bien, ajoutant avoir juste besoin de "paix" et de "tranquillité".
"Notre hypothèse de travail actuelle est que l'incident n'a pas de mobile politique", a pour sa part souligné la police sur X après l'audience du suspect par un juge qui a décidé de son placement en détention provisoire jusqu'au 20 juin.
Suspect arrêté
De son côté, le suspect marmonnait et paraissait absent au moment de son arrestation, a fait savoir l'accusation pendant l'audience, selon les médias danois. Il semblait en état d'ébriété, d'après un rapport médical cité par le procureur.
Vendredi, il a assené un coup de poing en haut du bras droit de la Première ministre, a expliqué l'accusation. Deux témoins ont raconté au quotidien danois BT avoir vu Mette Frederiksen apparaître sur une place du centre de Copenhague tandis qu'ils étaient assis près d'une fontaine, juste avant 18h00.
"Un homme est arrivé en sens inverse et a fortement poussé son épaule, ce qui l'a fait trébucher sur le côté" mais sans la faire tomber, ont-ils poursuivi. Ces témoins ont décrit l'agresseur comme étant grand et mince et ont assuré qu'il avait essayé de s'enfuir mais qu'il n'avait pas eu le temps d'aller loin avant d'être saisi et mis à terre par des hommes en costume.
Vives réactions
La présidente de la Confédération Viola Amherd s'est dite choquée par l'attaque dont a été victime la première ministre danoise. "Nous lui disons notre soutien et lui souhaitons un prompt rétablissement", écrit-elle samedi sur X. La Suisse condamne toute forme de violence.
Le président du Conseil européen Charles Michel et la présidente du Parlement européen Roberta Metsola ont condamné vendredi l'attaque contre Mette Frederiksen.
Roberta Metsola a exhorté la cheffe du gouvernement danois à "rester forte", tout en ajoutant dans un message publié sur X que "la violence n'a pas sa place en politique". De son côté, Charles Michel s'est dit "scandalisé par l'agression". "Je condamne fermement cette agression lâche", a-t-il réagi dans un message séparé sur X.
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a également condamné ce qu'elle a qualifié d'"acte ignoble qui va à l'encontre de tout ce que nous croyons et défendons en Europe", dans une déclaration diffusée sur les réseaux sociaux.
De son côté, le président français Emmanuel Macron a dénoncé une agression "inadmissible". "Je condamne fermement cet acte et adresse à Mette Frederiksen mes voeux de prompt rétablissement", a-t-il écrit sur X.
Série d'agressions contre des élus
Cette attaque intervient après une série d'agressions contre des personnalités politiques de tous bords, sur leur lieu de travail ou en campagne électorale en Allemagne, à l'approche des élections européennes de cette semaine.
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Le 15 mai, le Premier ministre slovaque Robert Fico a essuyé plusieurs tirs à bout portant alors qu'il saluait ses partisans après une réunion du gouvernement dans la ville de Handlova, dans le centre de la Slovaquie.
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Robert Fico, qui a survécu à la tentative d'assassinat, a été transporté à l'hôpital d'une ville voisine après la fusillade, où il a subi deux longues interventions chirurgicales.
agences/kkub/vajo