Afin de faire face aux nouvelles menaces qui se multiplient, le pays veut investir massivement pour combler son retard et être en mesure de défendre une neutralité très chère aux Autrichiens.
En Autriche, le service militaire est obligatoire pour les hommes pendant six mois. Pour cette armée qui cherche à se développer, ces renforts sont les bienvenus.
"Notre armée compte 55'000 soldats et chaque année, environ 16'000 hommes font leur service militaire", indique dans le 19h30 Michael Bauer, le porte-parole du ministère de la Défense.
"Nous avons deux grandes priorités dans le cadre de notre plan de développement pour 2032: d'un côté, le recrutement de personnel et, de l'autre, l'acquisition et la modernisation de l'armement, des appareils et des équipements", explique-t-il.
"Faire face à tous les risques"
Face à ces besoins, l'Autriche alloue plus de moyens financiers à son armée, un changement de cap, selon le gouvernement.
"Nous devons retrouver notre capacité de défense et devenir une armée moderne. C'est notre objectif afin d'être préparés et suffisamment diversifiés pour faire face à tous les risques: de la défense militaire du territoire aux missions d'assistance, que ce soit dans le cadre de catastrophes naturelles ou dans le domaine de la sécurisation des frontières, car on constate que les mouvements migratoires augmentent également en raison de ces crises et de ces guerres", a argumenté Klaudia Tanner, la ministre de la Défense.
Changement pas immédiat
Mais, après des années d'économies, il faudra du temps pour rebâtir des compétences de défense efficaces, préviennent les experts.
"L'augmentation du budget est un premier pas important. Mais cela ne compensera pas automatiquement les dommages causés par le sous-financement des trente dernières années, car il faut beaucoup de temps pour rétablir ces capacités. Et parallèlement, il faut en développer de nouvelles, faire de nouvelles acquisitions, dispenser de nouvelles formations", note Ulf Steindl, expert en politique de sécurité et de défense au sein de l'Institut autrichien des politiques européenne et de sécurité.
"La collaboration avec des partenaires de l'Union européenne s'impose donc naturellement afin d'acheter et de former ensemble", soutient-il.
L'Autriche a ainsi décidé de rejoindre, au côté de la Suisse, le projet de bouclier antimissile européen appelé Sky Shield.
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Reportage TV: Vianey Lorin Texte web: ami