Au centre de toutes les attaques de l'opposition depuis des semaines, cette affaire empoisonne la vie de Pedro Sánchez, qui avait créé la surprise fin avril, après l'annonce de l'ouverture de l'enquête, en affirmant envisager de démissionner et en suspendant ses activités pendant cinq jours avant de finalement rester à son poste.
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Elle a pris mardi encore plus d'ampleur avec l'annonce par le Tribunal supérieur de justice de Madrid de la citation à comparaître de Begoña Gómez par le juge d'instruction en charge du dossier.
"En qualité de suspecte"
Dans un bref communiqué de trois lignes, le tribunal a indiqué qu'elle serait interrogée "en qualité de suspecte" le 5 juillet à 10h en relation avec "des délits présumés de corruption dans le secteur privé et de trafic d'influence".
Interrogée à l'issue du conseil des ministres, la porte-parole du gouvernement a affirmé qu'il n'y avait "rien de rien" dans le dossier et dénoncé les "mensonges et la désinformation" ayant conduit à l'ouverture de cette enquête, dont la droite et l'extrême droite sont, selon elle, à l'origine.
Elle a également souligné l'"étrangeté" du timing de cette annonce à quelques jours des élections européennes, laissant entendre que le magistrat avait des arrières-pensées politiques.
L'opposition de droite a au contraire applaudi cette décision du juge. "L'Espagne mérite un président (du gouvernement) digne et ce n'est pas le cas de Sánchez", a lancé sur le réseau social X la secrétaire générale du Parti populaire (PP, droite conservatrice) Cuca Gamarra.
"Indices suffisants"
L'annonce du Tribunal supérieur de justice de Madrid fait suite au rejet, le 29 mai, de la demande du parquet de classer sans suite l'enquête visant la femme du Premier ministre.
Un tribunal madrilène avait alors jugé "inhabituelle" la volonté du parquet "d'empêcher toute investigation" et jugé que les "indices concernant la commission présumée d'un délit" étaient "suffisants" pour justifier la poursuite de l'enquête préliminaire. Ces indices sont "plus que de simples soupçons", avait-il insisté, rendant dès lors la citation à comparaître de Begoña Gómez inévitable.
L'enquête a été ouverte le 16 avril après une plainte d'un collectif proche de l'extrême droite appelé "Manos limpias" (Mains propres), qui avait lui-même reconnu que sa démarche reposait uniquement sur des articles de presse.
Dans sa décision du 29 mai, le tribunal ayant rejeté le recours du parquet a limité le champ des investigations au soutien apporté par Begoña Gómez, via des lettres de recommandation, à un entrepreneur dans le cadre d'appels d'offres public d'un montant de 10 millions d'euros qu'il a remportés.
afp/miro