Ces attentats à la bombe, appelés en Espagne "le 11-M", ont été revendiqués par Al-Qaïda, les présentant comme des représailles à la participation de l'Espagne à la guerre en Irak. Les attentas sont les plus meurtriers jamais survenus en Europe, si l'on excepte l'explosion en 1988 au-dessus de Lockerbie, en Ecosse, du vol 103 de la Pan Am, qui fit au total 270 morts.
Organisée par la Commission européenne, la cérémonie a débuté peu avant 12h30 à la Galerie des Collections royales, un musée situé près du Palais royal à Madrid, en présence du roi Felipe VI et de la reine Letizia, ainsi que de la commissaire européenne aux Affaires intérieures Ylva Johansson.
Allocution du Premier ministre espagnol
"Nous savons que nous ne sommes pas seuls", a déclaré dans son allocution d'ouverture le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez, se référant aux 27 Etats membres de l'UE "unis dans la diversité".
Le 11 mars est célébré en Europe comme la "Journée européenne de commémoration des victimes du terrorisme".
Nombreux hommages à Madrid
De nombreux autres hommages étaient prévus tout au long de la journée. Le premier s'est déroulé à 9h locales sur la célèbre "Puerta del Sol", avec la participation du maire de Madrid et de la présidente de la région, qui ont déposé une gerbe.
Sur les lieux où les bombes explosèrent il y a vingt ans, des parents de victimes, mais aussi des habitants de Madrid ont déposé des bouquets de fleurs, des bougies ou des portraits de personnes qui perdirent la vie.
A la gare d'Atocha, épicentre des attentats, des passants se recueillaient devant un mémorial souterrain de couleur bleu cobalt inauguré la veille au soir et qui remplace un précédent monument, démonté en raison de travaux d'extension d'une ligne de métro.
Trois accusés encore en prison
Après trois ans d'instruction, 29 accusés, en grande majorité des Marocains, sont jugés en 2007 à Madrid. En appel, 18 sont condamnés. Aujourd'hui, seuls trois d'entre eux - deux Marocains, condamnés à des peines de près de 43'000 années de prison, et un Espagnol condamné à une peine de près de 35'000 ans - sont encore derrière les barreaux, où ils resteront a priori jusqu'en 2044.
afp/lia
Plusieurs explosions meurtrières
Le jeudi 11 mars 2004, peu après 7h30, à l'heure de pointe, dix engins explosent en l'espace de quelques minutes à bord de quatre trains de banlieue dans la gare d'Atocha, située au coeur de Madrid, ou à proximité.
Confrontée depuis plusieurs décennies à une campagne sanglante du groupe séparatiste basque ETA, l'Espagne a la triste habitude des attentats à la bombe, mais n'a jamais été visée par une attaque de cette ampleur.
A l'époque, le gouvernement Aznar désigne immédiatement l'ETA comme responsable et n'en démordra jamais, malgré l'accumulation des indices en sens contraire. Peu après, les Espagnols votent massivement et donnent la victoire aux socialistes. Pour les analystes, la gestion calamiteuse des attentats par le gouvernement Aznar a joué un rôle clé dans ce résultat surprise.
Discours du Premier ministre français
"Ce 11 mars 2004, il y a 20 ans jour pour jour, le terrorisme islamiste a frappé l'Europe massivement pour la première fois", a déclaré à Arras (nord de la France) le Premier ministre français Gabriel Attal.
"Cette date, elle reste comme une cassure pour notre continent. Nous avons compris que, nous aussi, nous étions des cibles. Nous l'avons compris durement, si durement", a-t-il ajouté lors d'une cérémonie d'hommage aux victimes du terrorisme.