"L'Europe doit sortir de sa naïveté et renforcer ses frontières", selon François-Xavier Bellamy

Ces dernières années, dans sa globalité, le continent européen a été confronté à des crises d'une grande ampleur. Selon François-Xavier Bellamy, vice-président exécutif des LR et professeur de philosophie, le Covid, la guerre en Ukraine et le conflit au Proche-Orient ont mis en évidence la nécessité de renforcer nos démocraties pour préserver nos libertés.

"Ces crises ont révélé notre vulnérabilité, comme en témoigne la crise migratoire. Nous (LR, ndlr) n'avons cessé de dire que l’Europe devait sortir de sa naïveté et renforcer la maîtrise de ses frontières. Nous ne pourrons pas préserver l'espace Schengen, (...) assurer la sécurité et la stabilité de notre continent si nous ne retrouvons pas la capacité de les contrôler", déclare-t-il.

Politique migratoire pragmatique 

Selon lui, sur le plan migratoire, les Etats membres de l'UE "doivent garder la maîtrise de leurs politiques". Cependant, "une coopération européenne est nécessaire pour ce contrôle. C’est ce qui nous différencie de l’extrême droite, car nous ne croyons pas que nos Etats seront plus forts en travaillant seuls sur cette question", souligne le député.

Les procédures d'asile des migrants illégaux doivent être instruites à l'extérieur des frontières européennes

François-Xavier Bellamy considère que l’extrême droite a une vision idéologique des enjeux migratoires. Il rappelle que lors du dernier mandat, le Rassemblement national a constamment critiqué toutes les solutions européennes. Pour les aborder efficacement, il estime qu'une approche pragmatique et non idéologique est nécessaire.

Hormis le contrôle des frontières, le vice-président de LR met également l’accent sur la nécessité de traiter les procédures d'asile en dehors du territoire européen et plaide pour une politique de retour plus efficace.

Nous devons avoir une politique plus efficace en matière de retour, en installant une conditionnalité avec les pays de départ

Le député soutient que si l’Europe ne démontre sa capacité à gérer ces thématiques, les citoyens pourraient se tourner vers des forces populistes ou démagogiques.

Transition écologique et prospérité

L’Europe et la Suisse, confrontées aux mêmes défis, doivent faire face à des menaces globales et à la compétition de la Chine, un acteur économique et industriel majeur, mais aussi un acteur politique.

En ce qui concerne la question climatique, elle ne doit pas être synonyme "de décroissance, de dépossession de notre souveraineté, au contraire, elle doit être l'occasion de retrouver une étape supplémentaire dans la construction de notre prospérité", estime le politicien.

Le défi climatique ne réside pas uniquement dans l’arrêt total de nos émissions de carbone, mais dans l’élimination des émissions mondiales 

"Je crois que là aussi, nous sommes engagés ensemble, Européens et Suisses, dans ce combat pour faire en sorte de retrouver un peu de raison dans ce défi climatique", précise François-Xavier Bellamy.

Parce que, en choisissant le tout électrique, on a finalement réussi à se donner une norme "dans laquelle la Chine est en avance depuis dix ans. Nous avons donc fait un immense cadeau géopolitique à nos concurrents chinois", soutient-il.

Propos recueillis par Pietro Bugnon

Adaptation web: Miroslav Mares