L'idée d'Emmanuel Macron d'envoyer des militaires occidentaux en Ukraine fait vivement réagir
Emmanuel Macron a appelé lundi les alliés de l'Ukraine réunis à Paris à un "sursaut" pour assurer la "défaite" de la Russie, annonçant de nouvelles mesures pour fournir plus d'armes à Kiev et refusant d'exclure l'option d'un envoi de troupes occidentales à l'avenir.
Si Paris évoque pour la première fois cette option, "il n'y a pas de consensus aujourd'hui pour envoyer de manière officielle, assumée et endossée des troupes au sol" a admis le président français à l'issue de cette conférence internationale. "Mais en dynamique, rien ne doit être exclu. Nous ferons tout ce qu'il faut pour que la Russie ne puisse pas gagner cette guerre", a poursuivi le chef de l'Etat.
Emmanuel Macron n'a pas souhaité en dire plus sur la position de la France sur cette question. Mais pour lui, "tout est possible si c'est utile pour atteindre notre objectif". Le président français a néanmoins rappelé que les alliés de l'Ukraine n'étaient "pas en guerre avec le peuple russe", mais qu'ils ne voulaient "simplement pas les laisser gagner en Ukraine".
L'envoi de troupes n'est "pas d'actualité"
Les réactions se sont enchaînées suite à la déclaration d'Emmanuel Macron. L'envoi de troupes en Ukraine n'est "pas d'actualité" pour le moment, a déclaré mardi sans l'exclure le Premier ministre suédois Ulf Kristersson, dont le pays va devenir le 32e membre de l'Otan.
Le gouvernement italien a également souligné que l'aide occidentale à l'Ukraine ne prévoyait pas le déploiement de troupes européennes ou de l'Otan. L'Otan n'enverra pas de troupes au sol en Ukraine, a affirmé pour sa part le chancelier allemand Olaf Scholz.
Le Kremlin critique alors que l'Ukraine évoque un élément positif
Envoyer des troupes en Ukraine ne serait "pas dans l'intérêt" des Occidentaux, a prévenu mardi le porte-parole du Kremlin. "Ce n'est absolument pas dans l'intérêt de ces pays. Ils doivent en être conscients", a déclaré Dmitri Peskov à des journalistes, jugeant que le simple fait d'évoquer cette possibilité constituait "un nouvel élément très important" dans le conflit.
De son côté, Kiev a estimé que les discussions des pays occidentaux sur un soutien militaire direct à l’Ukraine constituaient un élément positif. "Cela montre une conscience absolue des risques que représente pour l'Europe une Russie militariste et agressive", a déclaré le conseiller présidentiel ukrainien Mykhaïlo Podoliak dans un commentaire écrit.
Réactions politiques en France
Les réactions se sont également multipliées en France. "La guerre contre la Russie serait une folie", a dénoncé le leader de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon sur X dans la nuit de lundi à mardi, jugeant "irresponsables" les déclarations d'Emmanuel Macron.
"Emmanuel Macron joue au chef de guerre mais c’est la vie de nos enfants dont il parle avec autant d’insouciance", a déclaré de son côté Marine Le Pen, présidente du groupe des députés Rassemblement national, également sur X.
L'Elysée a annoncé mardi qu'un débat et un vote auraient lieu au Parlement sur la question du soutien à Kiev.
Julie Liardet avec les agences