Carles Puigdemont a annoncé sa candidature depuis le territoire français, lors d'un discours en catalan devant une assistance enthousiaste dans la petite localité de Elne, une localité des Pyrénées-Orientales proche de la frontière espagnole, une région qu'il a décrite comme "la Catalogne du nord".
"J'ai décidé de me présenter aux prochaines élections au Parlement catalan", a-t-il déclaré à une tribune qui portait la mention "President Carles Puigdemont". Derrière lui avaient été disposés un drapeau européen et le drapeau catalan sang et or.
Sous mandat d'arrêt espagnol depuis 2017
Ce sera la troisième fois que Carles Puigdemont se présente aux élections régionales en Catalogne depuis son départ en exil, en 2017. Il n'a jamais pu occuper son siège en raison du mandat d'arrêt qui pèse sur lui depuis la tentative de sécession avortée de la Catalogne de 2017, qu'il avait menée en tant que président de la région, et qui lui avait valu un mandat d'arrêt de la justice espagnole qui est toujours en vigueur.
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L'actuel président catalan Pere Aragonès, chef de file du parti indépendantiste Gauche républicaine de Catalogne, le grand rival du parti de Carles Puigdemont Ensemble pour la Catalogne, avait annoncé la semaine dernière la tenue d'élections anticipées au Parlement catalan le 12 mai, prenant tout le monde par surprise.
Une loi d'amnistie
Cette annonce survenait à la veille de l'adoption à Madrid par les députés espagnols d'une loi d'amnistie pour les séparatistes impliqués dans la déclaration unilatérale d'indépendance de la Catalogne de 2017. Cette amnistie était la condition sine qua non mise par la Gauche républicaine de Catalogne et surtout par Ensemble pour la Catalogne pour voter la reconduction du socialiste Pedro Sánchez au poste de Premier ministre.
Actuellement en cours d'examen au Sénat, la loi d'amnistie devrait être définitivement adoptée vers la fin du mois de mai.
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Carles Puigdemont avait jugé la semaine dernière "assez raisonnable" de penser qu'il pourrait participer au débat d'investiture du prochain président catalan, qui devrait avoir lieu dans la seconde moitié de juin, donc après la promulgation de la loi d'amnistie, et n'avait pas caché qu'il le souhaitait ardemment.
Les élections en Catalogne, région de près de huit millions d'habitants, s'annoncent serrées. Selon un sondage publié jeudi, le Parti socialiste catalan, branche régionale du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) de Pedro Sánchez, arriverait en tête avec de 35 à 42 sièges, suivi d'ERC (de 26 à 32) et de JxCat (24 à 29), désormais ennemis jurés.
afp/boi