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L'inscription de l'IVG dans la Constitution française acceptée par le Sénat

L'Assemblée nationale française a adopté la réforme pour inscrire l'IVG dans la Constitution. [Keystone]
La France s’apprête à inscrire le droit de l’interruption volontaire de grossesse dans sa Constitution / La Matinale / 1 min. / le 29 février 2024
L'inscription de l'IVG dans la Constitution française a franchi mercredi son étape la plus délicate au Parlement avec le vote favorable du Sénat, évacuant les derniers doutes entourant l'adoption définitive de cette réforme historique lors d'un Congrès qui sera réuni à Versailles lundi.

Malgré les réticences de certains sénateurs de la droite et du centre, majoritaires à la chambre haute, le Sénat s'est prononcé en faveur d'une "liberté garantie" à l'interruption volontaire de grossesse, sans modifier le texte du gouvernement malgré de longs débats sémantiques.

Le président de la République Emmanuel Macron a immédiatement convoqué le Congrès des deux chambres du Parlement lundi 4 mars, ultime étape du chemin parlementaire de la révision, saluant "un pas décisif" après le vote du Sénat.

La révision constitutionnelle, déjà adoptée à la quasi-unanimité par l'Assemblée nationale, a reçu le soutien de 267 voix contre 50 au Sénat, après plus de trois heures de discussions parfois agitées dans cet hémicycle habituellement très apaisé.

Une victoire féministe "immense"

"Le Sénat a écrit une nouvelle page du droit des femmes", a savouré le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti, qui assure que la France serait "le premier pays au monde" à protéger l'avortement dans son texte fondamental.

"C'est une victoire féministe immense", a réagi la sénatrice écologiste Mélanie Vogel, saluant "une avancée majeure" et "un message envoyé aux féministes du monde entier". De nombreux sénateurs de gauche ont décrit dans l'hémicycle leur "émotion" devant un moment "fort" et "grisant".

Le long chemin vers la constitutionnalisation, plébiscitée par la gauche, l'opinion publique et les associations de défense des droits des femmes, va désormais pouvoir aboutir au Congrès lundi.

Un vote sans suspense lundi

A quatre jours du 8 mars, journée internationale du droit des femmes, cette date sera très symbolique. Une majorité des trois cinquièmes des parlementaires sera nécessaire dans la prestigieuse salle du Congrès du château de Versailles pour une adoption définitive, mais elle ne fait aucun doute au vu des votes successifs des deux Assemblées.

La dernière révision constitutionnelle française remonte à 2008.

afp/ther

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L'une des priorités du gouvernement

Face à la remise en cause du droit à l'avortement aux Etats-Unis et dans certains pays d'Europe, l'exécutif français avait fait de cette réforme l'une de ses priorités, aboutissant à un texte de compromis malgré son absence de majorité dans les deux chambres.

Le Sénat a été le plus dur à convaincre: les trois chefs de la majorité sénatoriale - le président du Sénat Gérard Larcher, le président du groupe Les Républicains (droite) Bruno Retailleau et celui du groupe centriste Hervé Marseille - étaient en effet opposés à la réforme.

"Les lois inutiles affaiblissent les lois nécessaires", a regretté la sénatrice de droite Muriel Jourda, appelant le Parlement à "ne pas réagir sous le coup de l'émotion".

Son collègue Philippe Bas a lui épinglé le "concept étrange de liberté garantie". "Une garantie, c'est une obligation. Notre crainte, c'est qu'une jurisprudence créative puisse créer un droit opposable", a objecté le chef de file Les Républicains, Bruno Retailleau.

Le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti a appelé la droite à "ne pas céder à une forme de juridisme qui nous détournerait du principal", réfutant toute création d'un "droit absolu, sans limite".