"Le nombre d'exécutions a littéralement explosé en 2023", souligne ce 16e rapport des ONG sur la peine de mort en Iran. "C'est la seconde fois en vingt ans que le nombre d'exécutions dépasse le seuil de 800 par an", font valoir ces organisations, qui dénoncent un chiffre "effroyable".
Au moins 22 femmes ont été exécutées dans la République islamique, le nombre le plus élevé de ces dix dernières années, rapportent Iran Human Rights (IHRNGO), basé en Norvège, et Ensemble contre la peine de mort (ECPM), basé à Paris.
"Un outil de répression politique"
Dans leur rapport, les ONG accusent l'Iran de recourir à la peine de mort comme un "outil de répression politique" après le vaste mouvement de contestation dans ce pays, déclenché par la mort en septembre 2022 de Mahsa Amini.
La jeune Kurde iranienne de 22 ans avait perdu la vie trois jours après avoir été arrêtée par la police des mœurs. Cela avait déclenché des manifestations qui ont secoué le régime de la République islamique, mais qui ont fini par se calmer face à une répression sévère et meurtrière.
>> A lire sur ce sujet : Mahsa Amini était "une femme qui voulait être indépendante économiquement", selon son cousin
"Instiller la peur dans la société est le seul moyen pour le régime de s'accrocher au pouvoir et la peine de mort est son instrument le plus important", dénonce Mahmood Amiry-Moghaddam, directeur d'IHRNGO, dans un communiqué.
L'Iran, un des pays qui exécute le plus
Le rapport n'inclut pas dans ses statistiques les "551 personnes, au moins, tuées lors des manifestations ou d'autres exécutions extrajudiciaires à l'intérieur et à l'extérieur des prisons", relève le communiqué.
Selon le rapport, au moins 471 personnes ont été exécutées pour des affaires liées à la drogue et au moins 282 personnes pour meurtre. L'Iran est un des pays qui exécute le plus avec la Chine et l'Arabie saoudite.
ats/seb