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L'Iran annonce de "nouvelles centrifugeuses avancées" suite aux remontrances de l'AIEA

Une unité travaillé dans l'usine d'enrichissement d'uranium d'Isfahan. 30 mars 2005. [(KEYSTONE/EPA)]
L’Iran annonce le lancement de "centrifugeuses avancées", après les critiques de l’AIEA sur son activité nucléaire / Le 12h30 / 1 min. / le 22 novembre 2024
Pointé du doigt pour son manque de coopération, l'Iran a fait l'objet d'une résolution adoptée par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). En représailles, Téhéran a annoncé vendredi la mise en service de "nouvelles centrifugeuses", compliquant encore les relations avec les pays occidentaux.

Vendredi, l'Iran a annoncé la mise en service de "nouvelles centrifugeuses avancées", destinées à enrichir son uranium.

Le nombre exact de ces nouvelles centrifugeuses n'a pas encore été précisé, mais l'annonce fait clairement office de représailles. Jeudi soir, le Conseil des gouverneurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a adopté une résolution rappelant formellement à l'ordre l'Iran pour son manque de coopération dans le dossier nucléaire.

Téhéran avait déjà installé de nouvelles centrifugeuses dans les sites de Natanz et de Fordoo, enfouis sous la montagne.

L'Iran rappelé à l'ordre

Le texte validé à Vienne, et élaboré par Londres, Paris et Berlin associés à Washington, a été approuvé par 19 des 35 Etats membres, selon des sources diplomatiques. La Russie, la Chine et le Burkina Faso ont voté contre, tandis que 12 pays se sont abstenus. Le Venezuela n'a pas pu participer.

Le document, dont la portée est symbolique à ce stade, rappelle l'Iran à ses "obligations légales", en vertu du Traité de non-prolifération (TNP) ratifié en 1970. Le TNP oblige les Etats signataires à déclarer et placer leurs matières nucléaires sous le contrôle de l'AIEA.

"La coopération technique se poursuivra"

Les mesures de représailles de l'Iran "pourront être retirées" si l'AIEA fait marche arrière "ou si des négociations sont ouvertes", estime depuis Téhéran le politologue Hadi Mohammadi.

Les autorités iraniennes, elles, précisent que "parallèlement, la coopération technique et en matière de garanties se poursuivra avec l'AIEA, comme dans le passé", conformément aux engagements pris par le pays.

Téhéran défend un droit au nucléaire à des fins civiles, notamment pour l'énergie, mais nie vouloir se doter d'une bombe atomique, ce que soupçonnent les pays occidentaux.

Un accord devenu coquille vide

En 2015, l'Iran avait conclu à Vienne un accord avec la France, l'Allemagne, le Royaume-Uni, la Chine, la Russie et les Etats-Unis pour encadrer son programme nucléaire. Le texte prévoyait en contrepartie un allègement des sanctions internationales contre Téhéran.

Mais en 2018, Donald Trump, alors président des Etats-Unis, avait retiré unilatéralement son pays de l'accord et rétabli de lourdes sanctions à l'encontre de l'Iran.

>> Voir le sujet du 12h45 diffusé en mai 2018 :

Donald Trump annonce le retrait des Etats-Unis de l'accord nucléaire iranien
Donald Trump annonce le retrait des Etats-Unis de l'accord nucléaire iranien / 12h45 / 2 min. / le 9 mai 2018

En représailles, Téhéran a considérablement augmenté ses réserves de matières enrichies et porté le seuil à 60%, proche des 90% nécessaires pour fabriquer une arme atomique, en vertu de la définition de l'AIEA.

L'accord sur le nucléaire est désormais une coquille vide que des négociations ont échoué à ranimer.

"Bonne volonté"

L'Iran estime encore avoir fait preuve de "bonne volonté" en invitant la semaine dernière en Iran le chef de l'AIEA, Rafael Grossi, à se rendre sur les sites nucléaires de Natanz et Fordo (centre).

Ce déplacement a été perçu comme une des dernières chances pour la diplomatie avant le retour en janvier à la Maison Blanche de Donald Trump, artisan d'une politique dite de "pression maximale" à l'encontre de l'Iran durant son premier mandat (2017-2021).

afp/doe

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