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L'Iran s'estime vengé, mais la communauté internationale dénonce une grave escalade

Des scènes de liesse en Iran après l'attaque nocturne contre Israël. [KEYSTONE - ABEDIN TAHERKENAREH]
L'Iran s'estime vengé après son attaque contre Israël, mais la communauté internationale dénonce une grave escalade / Le Journal horaire / 1 min. / le 14 avril 2024
L'Iran a estimé que son attaque de drones contre Israël était une riposte justifiée à la frappe ayant détruit son consulat à Damas. "L'affaire peut être considérée comme close", a déclaré dimanche la mission iranienne à l'ONU. La majorité de la communauté internationale a dénoncé une grave escalade.

L'Iran a appelé dimanche Israël à ne pas réagir militairement à son attaque inédite lancée dans la nuit, estimant que l'affaire était "close" après sa "riposte". Cette attaque a été "menée sur la base de l'article 51 de la Charte des Nations unies relatif à la légitime défense", selon la mission iranienne à l'ONU, prévenant que "si le régime israélien commettait une nouvelle erreur, la réponse de l'Iran serait considérablement plus sévère".

Téhéran a aussi mis en garde les Etats-Unis, les exhortant à "rester à l'écart" de son conflit avec Israël. Washington a aidé Israël à abattre les plus de 200 drones et missiles lancés par l'Iran. La plupart d'entre eux ont été interceptés.

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Le danger d'une escalade "dévastatrice"

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a fermement condamné dimanche "la grave escalade" que représente l'attaque de l'Iran contre Israël, et appelé à "une cessation immédiate de ces hostilités".

Antonio Guterres a affirmé être "profondément alarmé par le danger très réel d'une escalade dévastatrice à l'échelle de la région", disant "exhorter toutes les parties à faire preuve de la plus grande retenue afin d'éviter toute action qui pourrait conduire à des confrontations militaires majeures sur plusieurs fronts au Moyen-Orient".

L'Otan de son côté "condamne l'escalade de l'Iran" qui a mené une attaque sans précédent samedi contre Israël et "appelle à la retenue", afin que "le conflit au Moyen-Orient ne devienne pas incontrôlable", a indiqué dimanche une porte-parole de l'Alliance.

La Suisse condamne

"La Suisse condamne avec la plus grande fermeté les attaques coordonnées de l'Iran contre Israël", a fait savoir le Département des affaires étrangères dimanche matin sur la plateforme X. "Cette attaque augmente considérablement les risques pour la région", estime le DFAE.

Dans sa prise de position, la Suisse a appelé toutes les parties à faire preuve de la plus grande retenue. "La spirale de l'escalade doit être stoppée immédiatement".

Nombreuses autres réactions inquiètes

L'Union européenne a condamné "fermement" une attaque "inacceptable". Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a dénoncé "une escalade sans précédent et une menace grave à la sécurité régionale".

Condamnant cette attaque, la France a estimé que l'Iran avait franchi "un nouveau palier dans ses actions de déstabilisation" et prenait "le risque d'une escalade militaire". Le président Emmanuel Macron a "condamné avec la plus grande fermeté l'attaque sans précédent lancée par l'Iran contre Israël" et appelé "à la retenue" les parties prenantes, dans un message publié dimanche sur X.

Londres a condamné une attaque "dangereuse". "Aux côtés de nos alliés, nous travaillons en urgence à stabiliser la situation et empêcher une escalade. Personne ne veut voir de nouveau bain de sang", a déclaré le Premier ministre britannique Rishi Sunak.

L'Allemagne a prévenu dimanche que l'attaque de l'Iran contre Israël pourrait "plonger toute la région dans le chaos", selon la ministre des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, sur X, exhortant l'"Iran et ses mandataires à cesser immédiatement" et ajoutant que Berlin se tient "fermement aux côtés d'Israël".

L'Italie suit "avec attention et préoccupation" la situation après le lancement de drones iraniens contre Israël, a annoncé samedi soir le ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani sur X. La cheffe du gouvernement Giorgia Meloni, dont le pays préside le G7 convoqué en urgence ce dimanche, a "condamné" l'attaque iranienne contre Israël, exprimant sa "forte inquiétude face à une déstabilisation ultérieur de la région".

L'Egypte a mis en garde contre un "risque d'expansion régionale du conflit". L'Arabie saoudite a elle appelé le Conseil de sécurité de l'ONU à "assumer ses responsabilités en matière de maintien de la paix et de la sécurité internationales".

La Chine a exprimé "sa profonde préoccupation concernant l'aggravation actuelle (de la situation)" et a appellé les parties concernées "à faire preuve de calme et de retenue afin d'éviter une nouvelle escalade" des tensions.

Washington soutient Israël

Le président américain a également condamné cette attaque. "Notre engagement en faveur de la sécurité d'Israël face aux menaces de l'Iran et de ses relais (dans la région) est inébranlable", a également écrit le président américain sur le réseau social X, en postant une photo d'une réunion d'urgence avec son équipe chargée de la sécurité nationale à la Maison Blanche.

Le pape François a de son côté lancé dimanche un "appel pressant" contre "une spirale de violence risquant d'entraîner le Moyen-Orient dans un conflit encore plus grand", après l'attaque de l'Iran contre Israël, à l'issue de sa traditionnelle prière dominicale sur la place publique Saint-Pierre.

ats/lia

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