Une offensive "ne serait pas seulement terrifiante pour plus d'un million de civils palestiniens qui s'y abritent; elle sonnerait également le glas de nos programmes d'aide", a prévenu Antonio Guterres, à l'ouverture de la 55e session du Conseil des droits de l'Homme à Genève.
Il a répété son appel à un cessez-le-feu "immédiat" et à une libération "inconditionnelle" des otages retenus par le Hamas. Sans nommer l'Etat hébreu ou d'autres Etats, il a appelé à honorer tous les droits humains, "sans doubles standards".
De son côté, le Haut commissaire aux droits de l'Homme Volker Türk s'est dit "perturbé par les tentatives de saper la légitimité et le travail des Nations unies et d'autres institutions". Là encore, sans mentionner les critiques israéliennes contre l'Agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA).
Le conflit au Proche-Orient devrait être au centre des discussions pendant les six prochaines semaines au Conseil des droits de l'Homme.
Cassis appelle à "stopper" la dynamique négative des droits humains
Alors que les participants ont observé une minute de silence pour les victimes d'abus de droits humains, le secrétaire général estime que "le monde est un peu moins sûr chaque jour". La violence augmente et les violations liées aux conflit se propagent. "Nous ne pouvons pas et ne devons pas devenir indifférents" à ces abus, dit Antonio Guterres.
Un avis partagé par le conseiller fédéral Ignazio Cassis. "Nous avons la responsabilité de stopper cette dynamique négative", a-t-il insisté devant le Conseil. Violations des droits humains et guerres s'alimentent, selon lui. "Nos efforts ne semblent pas avoir réussi", a-t-il ajouté en référence à la communauté internationale.
Alors que des dizaines d'élections sont prévues cette année, il a relevé le rôle des "Nations unies" pour garantir des scrutins justes et libres. "Ces conditions sont indispensables pour que le résultat reflète authentiquement la volonté du peuple", insiste-t-il.
Nouveaux efforts onusiens sur la protection
De son côté, Antonio Guterres a aussi annoncé le lancement avec le Haut commissaire d'un "Agenda onusien pour la protection". Toutes les différentes entités de l'organisation devront collaborer pour empêcher des violations et répondre lorsqu'elles sont observées. Volker Türk s'est lui demandé si exiger que "les Etats honorent leurs engagements en termes de droits humains" était trop leur demander.
Outre le Proche-Orient, l'Ukraine ne sera pas en reste devant l'instance onusienne. Deux discussions au moins sont prévues, notamment le 18 mars avec la Commission d'enquête internationale indépendante.
Parmi les autres questions, un rapport sur les violations des droits humains au Nicaragua sera dévoilé mercredi par les experts indépendants sur ce pays. Syrie, Biélorussie ou encore Birmanie seront aussi au menu.
ats/miro