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L'opposition vénézuélienne appelle l'armée à se ranger "du côté du peuple"

Les chefs de l'opposition sont visés par une enquête pénale du parquet vénézuélien. [KEYSTONE - HENRY CHIRINOS]
Les chefs de l'opposition sont visés par une enquête pénale du parquet vénézuélien / Le Journal horaire / 26 sec. / le 6 août 2024
L'opposition vénézuélienne, qui revendique la victoire à la présidentielle du 28 juillet, a appelé lundi l'armée à se ranger "du côté du peuple" dans la crise qui l'oppose à Nicolás Maduro, proclamé vainqueur. Des poursuites ont aussitôt été lancées à son encontre.

"Nous lançons un appel à la conscience des militaires et policiers pour qu'ils se rangent du côté du peuple et de leurs propres familles", écrivent dans un communiqué commun la cheffe de l'opposition María Corina Machado et le candidat à la présidentielle Edmundo Gonzalez Urrutia.

"Le nouveau gouvernement de la République élu démocratiquement offre des garanties à ceux qui accompliront leur devoir constitutionnel", promettent les deux dirigeants, espérant ainsi faire basculer l'armée de leur côté. Ils réitèrent avoir "les preuves irréfutables" de la victoire d'Edmundo Gonzalez Urrutia, qui avait remplacé comme candidat au pied levé María Corina Machado, déclarée inéligible.

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"Diffusion de fausses informations"

Le parquet vénézuélien a réagi au communiqué en ouvrant une enquête criminelle dans l'après-midi contre Edmundo Gonzalez Urrutia et María Corina Machado, notamment pour "usurpation de fonctions, diffusion de fausses informations, incitation à la désobéissance aux lois, incitation à l'insurrection, association de malfaiteurs".

Les deux leaders de l'opposition "annoncent un faux vainqueur de l'élection présidentielle [...] incitent ouvertement les fonctionnaires de police et les militaires à désobéir", selon un communiqué du parquet. Il a donc "décidé d'ouvrir une enquête pénale à l'encontre des deux".

Les troubles qui ont suivi la proclamation de la victoire du président sortant ont fait 11 morts parmi les civils, selon les organisations de défense des droits humains. Nicolás Maduro a de son côté fait part de la mort de deux membres de la garde nationale et de l'arrestation de plus de 2000 personnes, promettant de poursuivre la répression contre ce qu'il qualifie de tentative de "coup d'Etat impérialiste". Il a assuré samedi que le déploiement policier et militaire se poursuivrait dans le pays pour "protéger le peuple".

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Au Venezuela, une manifestation de l’opposition a eu lieu malgré les menaces pour réclamer le départ de Nicolas Maduro, accusé de fraude électorale
Au Venezuela, une manifestation de l’opposition a eu lieu malgré les menaces pour réclamer le départ de Nicolas Maduro, accusé de fraude électorale / 19h30 / 20 sec. / le 3 août 2024

L'armée "agira avec force"

Au surlendemain du scrutin, le ministre de la défense, le général Vladimir Padrino, avait réaffirmé au nom de l'armée "notre loyauté la plus absolue et notre soutien inconditionnel au citoyen Nicolás Maduro Moros, président constitutionnel [...] notre commandant en chef légitimement réélu par le pouvoir populaire", précisant que l'armée agira "avec force" pour "préserver l'ordre intérieur".

Le conseil national électoral (CNE) a "remis" lundi en début de soirée officiellement à la cour suprême (TSJ) les procès-verbaux de la réélection de Nicolás Maduro, qui avait saisi la haute juridiction pour faire valider sa victoire. Ce sont justement ces fameux procès-verbaux - avec le décompte bureau par bureau - que réclament l'opposition et une partie de la communauté internationale.

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On ne s'attend toutefois pas à des grandes annonces: le CNE comme la cour suprême (TSJ) sont considérés comme aux ordres du pouvoir par l'opposition, mais aussi par la plupart des observateurs.

ats/afp/jtr

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