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L'option "aucun de ces candidats" préférée à Nikki Haley lors de la primaire du Nevada

La candidate républicaine à la présidence, Nikki Haley, ancienne ambassadrice de l'ONU, s'exprime lors d'un événement de campagne en Caroline du Sud, le 5 février 2024. [KEYSTONE - MATT KELLEY]
La candidate républicaine à la présidence, Nikki Haley, ancienne ambassadrice de l'ONU, s'exprime lors d'un événement de campagne en Caroline du Sud, le 5 février 2024. - [KEYSTONE - MATT KELLEY]
Aucun candidat n'a remporté la primaire républicaine dans l'État américain du Nevada mardi, un revers pour Nikki Haley qui n'avait pourtant quasi pas de concurrent face à elle, dans une élection dépourvue d'enjeu du fait des règles électorales du Parti républicain.

Les bulletins portant la mention "aucun de ces candidats" ont été plus nombreux (61%) que ceux en faveur de Nikki Haley (32%), selon les résultats officiels de ce scrutin. Donald Trump ne figurait pas parmi les candidats.

Ce résultat, même s'il n'a aucune conséquence, est un nouveau revers pour Nikki Haley, seule candidate encore en lice face à Trump. L'ex-ambassadrice américaine à l'ONU a déjà perdu face à l'ancien président dans l'Iowa et le New Hampshire et semble mal partie pour l'emporter le 24 février en Caroline du Sud dont elle a été gouverneure.

La primaire républicaine du Nevada était sans enjeu, en raison des règles électorales complexes retenues par le Parti républicain.

Car les 26 délégués du Nevada qui participeront à la désignation du candidat républicain à la Maison Blanche se détermineront jeudi, lors des caucus: des assemblées locales tenues dans des écoles ou des gymnases, auxquelles Nikki Haley ne participera pas et où Donald Trump est le seul candidat majeur.

L'ancien président a d'ailleurs facilement décroché la victoire lors des caucus jeudi. Il a ainsi obtenu ainsi de nouveaux délégués dans sa course à l'investiture républicaine pour la présidentielle américaine, cimentant son statut d'ultra-favori. Il devrait obtenir les 26 délégués qui étaient en jeu dans cet Etat, dans la perspective de la convention nationale du Parti républicain en juillet.

Système illisible

Ce système illisible, qui sème la confusion chez les électeurs, est dû à des désaccords entre les autorités du Nevada et le Parti républicain.

Cet Etat de l'Ouest américain, qui abrite la capitale du jeu Las Vegas, avait choisi en 2021 de changer son système électoral, et de délaisser ses traditionnels caucus pour des primaires qui permettent de voter par correspondance.

Vote par correspondance remis en cause

Mais dans une Amérique où Donald Trump conteste toujours sa défaite de 2020 face à Joe Biden, le vote par courrier est l'objet de théories complotistes l'assimilant à une combine pour manipuler les résultats. Le "Grand Old Party" a donc choisi de maintenir ses caucus, auxquels il faut obligatoirement se rendre en personne.

Et il a décidé que seul le résultat des caucus compterait pour la nomination, interdisant en outre aux candidats aux primaires de mardi de participer aux caucus de jeudi. Nikki Haley ne sera donc pas candidate lors des caucus.

Le Parti républicain a été accusé de favoriser par sa décision Donald Trump, dont les électeurs sont plus susceptibles de se déplacer.

Lundi le directeur de campagne de Nikki Haley avait déclaré que le processus choisi par le Nevada était "truqué en faveur de Trump". Une réthorique reprise par la candidate elle-même après la primaire.

"Super Tuesday"en mars

Déjà vainqueur dans l'Iowa et le New Hampshire, Donald Trump pourrait écraser Nikki Haley début mars lors du "Super Tuesday", où 15 Etats sont en jeu. De quoi rendre son avance insurmontable en cas de victoire.

Sans attendre cette confirmation, il est déjà considéré dans les faits comme le candidat républicain à la Maison Blanche par son propre parti et par l'actuel occupant du Bureau ovale, Joe Biden.

La prochaine primaire républicaine doit avoir lieu en Caroline du Sud. Bien que l'ex-gouverneure ait l'avantage d'être sur son terrain, les sondages lui promettent une défaite.

Attaques

Son refus de jeter l'éponge irrite ouvertement Donald Trump qui profère régulièrement des insultes à connotation raciale à son encontre et utilise son prénom entier, Nimarata, pour rappeler qu'elle vient d'une famille d'immigrés.

Une stratégie similaire à celle qu'il avait employée contre Barack Obama, lorsqu'il l'appelait par son deuxième prénom Hussein, pour l'accuser à tort d'être un président illégitime car né hors des Etats-Unis.

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