Modifié

"L'Origine du monde" de Courbet tagué à Metz, une autre œuvre volée

"L'Origine du monde" de Courbet tagué à Metz, autre oeuvre volée. [Reuters - Philippe Wojazer]
"L'Origine du monde" de Courbet tagué à Metz, autre oeuvre volée / Le Journal horaire / 16 sec. / le 6 mai 2024
Un "acte criminel" perpétré par des "fanatiques féministes" pour certains, une action artistique pour d'autres: le tableau "L'Origine du monde" de Courbet (1866) a été tagué à la peinture rouge lundi au Centre Pompidou-Metz et une autre œuvre a été dérobée.

L'œuvre de Gustave Courbet, qui représente un sexe féminin, était "protégée par une vitre", a précisé le musée. Cette "action", organisée par l'artiste performeuse franco-luxembourgeoise Deborah de Robertis, était baptisée "On ne sépare pas la femme de l'artiste".

Deux femmes ont tagué "MeToo" sur "L'Origine du monde" ainsi que sur une œuvre de Valie Export, a précisé Deborah de Robertis.

Au total, cinq œuvres ont été taguées de la mention "MeToo", selon le Centre Pompidou-Metz, qui explique dans un communiqué que quelques personnes "ont fait diversion auprès du personnel de médiation et de sécurité, permettant aux autres membres du groupe" de taguer les œuvres.

Deux femmes en garde à vue

"Toutes les œuvres sont actuellement examinées", a précisé le musée lundi soir. "Avec tout le respect que nous portons aux mouvements féministes, nous sommes choqués de voir vandaliser des œuvres d'artistes, notamment d'artistes féministes, au cœur des combats de l'histoire de l'art", a déclaré Chiara Parisi, directrice du musée, citée dans le communiqué.

Deux jeunes femmes, nées en 1986 et 1993 et sans antécédents judiciaires ont été placées en garde à vue en début d'après-midi, a indiqué à l'AFP le procureur de la République de Metz Yves Badorc.

"Geste de réappropriation"

L'enquête confiée au service interdépartemental de police judiciaire de Metz a été ouverte de deux chefs: "dégradation ou détérioration de biens culturels commis en réunion" et "vol d'un bien culturel en réunion", a précisé le magistrat.

Une troisième personne, qui n'a pas été interpellée, pourrait être en effet à l'origine du vol d'une œuvre, selon Yves Badorc. L'œuvre volée, une broderie rouge sur tissu d'Annette Messager, est baptisée "Je pense donc je suce" (1991). Deborah de Robertis a confirmé un "geste de réappropriation".

Une photo de Deborah de Robertis, baptisée "Miroir de l'Origine du monde" est par ailleurs exposée à proximité de "L'Origine du monde" pour l'exposition du Centre Pompidou-Metz dédiée au psychanalyste. On voit l'artiste poser, le sexe nu, sous l'œuvre de Courbet, une performance réalisée le 29 mai 2014 au musée d'Orsay.

afp/asch

Publié Modifié