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L'Otan réunie en sommet à Washington en pleine incertitude politique

L'Otan se retrouve à partir de mardi à Washington pour un sommet, après 75 ans d'existence, censé confirmer son soutien à l'Ukraine. [afp]
L'Ukraine et l’élection présidentielle américaine sont au cœur du sommet de l'Otan / Forum / 2 min. / le 9 juillet 2024
L'Otan se retrouve à partir de mardi à Washington pour un sommet, après 75 ans d'existence, censé confirmer son soutien à l'Ukraine, mais dominé par le climat d'incertitude politique aux Etats-Unis.

Au lendemain de frappes russes particulièrement meurtrières, ayant fait plus de trente morts et dévasté le plus grand hôpital pour enfants du pays, Kiev attend de ses alliés qu'ils concrétisent enfin leurs promesses lors de ce sommet.

De Varsovie où il se trouvait lundi, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a réclamé une "réponse plus forte" face à la Russie. Il est attendu mardi à Washington, où il fera un discours devant l'Institut Ronald Reagan avant de participer aux cérémonies marquant le 75e anniversaire de l'Alliance atlantique, créée en avril 1949 pour répondre à la menace soviétique.

"Cette semaine à Washington, vous verrez les dirigeants de l'Otan se rassembler et s'unir pour que l'Ukraine dispose dans la durée de capacités de défense anti-aérienne", a assuré le porte-parole du Conseil de sécurité nationale aux Etats-Unis John Kirby sur CNN.

Des systèmes de défense antiaérienne réclamés par Kiev

Kiev réclame en particulier des systèmes de défense antiaérienne, dont des batteries Patriot, des missiles sol-air particulièrement efficaces contre les missiles balistiques. Les frappes russes ont déjà fait des dizaines de morts et détruit la moitié des capacités énergétiques de l'Ukraine.

Sans fournir de détails, le président américain Joe Biden a promis qu'il annoncerait, avec ses alliés de l'Otan, "de nouvelles mesures pour renforcer la défense antiaérienne de l'Ukraine afin d'aider à protéger ses villes et ses civils des frappes russes".

Mais à quatre mois de l'élection présidentielle, le président américain doit aussi, jour après jour, prouver qu'il est non seulement capable de battre son rival républicain Donald Trump, mais aussi de gouverner la première puissance militaire mondiale. Et au-delà des électeurs américains, il devra aussi rassurer les dirigeants des 32 pays de l'Otan, attendus pendant trois jours à Washington.

Les attentes de Kiev

La Finlande et la Suède ont rejoint l'Otan, respectivement en 2023 et cette année, en conséquence de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022.

A l'occasion de ce sommet, Kiev souhaite également, mais sans illusion, que sa candidature pour rejoindre l'Alliance atlantique avance à Washington, après les frustrations générées par le manque de progrès sur ce point l'an dernier lors du sommet de Vilnius. L'Ukraine souhaite recevoir une invitation formelle à rejoindre l'Otan, mais plusieurs pays, dont les Etats-Unis, s'y opposent.

Elle devrait en revanche obtenir que cette promesse d'adhésion soit "irréversible", selon un diplomate, précisant toutefois que certaines conditions seraient ajoutées.

Le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg a assuré de son côté que l'ensemble des mesures en faveur de l'Ukraine, annoncées lors du sommet de Washington, sont autant d'éléments favorisant son entrée dans l'Alliance.

Il s'agit d'un "effort très sérieux pour mettre l'Ukraine dans une position dans laquelle elle sera prête à assumer son rôle et ses responsabilités au sein de l'Alliance dès le premier jour" de son adhésion, a assuré un responsable américain.

La Russie et la Chine sur la défensive

Une perspective très mal accueillie à Moscou où le Kremlin a fait savoir mardi qu'il suivrait avec "une attention maximale" ce sommet des 75 ans de l'Alliance atlantique.

La Chine a de son côté fustigé les "diffamations" et "attaques" de l'Otan après que son secrétaire général Jens Stoltenberg l'a accusée de soutenir l'invasion russe en Ukraine. Plusieurs pays de la région Asie-pacifique ont été invités à participer au sommet de Washington, dont la Corée du Sud, l'Australie et le Japon.

afp/fgn

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