Plusieurs raisons expliquent ce déclin démographique de l'Ukraine. En premier lieu, l'angoisse et l'incertitude provoquées par la guerre et les bombardements quotidiens ne poussent pas la population à procréer.
Le conflit a également séparé des millions de couples en âge d'être parents et un quart de la population — soit dix millions de personnes, surtout des femmes et des enfants — a fui à l'étranger. Les hommes ont, de leur côté, l'interdiction de quitter le territoire.
Un chiffre tenu secret
Le nombre de soldats tués au front est tenu secret par Kiev, mais l'Ukraine aurait le plus haut taux de mortalité au monde, selon Washington. Cela représente des centaines de milliers d'hommes, justement en âge de devenir pères.
Pour compenser le manque de soldats et faire face à l'armée russe, les Etats-Unis pressent Kiev de rabaisser encore l'âge de la mobilisation, de 25 à 18 ans. Les autorités ukrainiennes s'y refusent.
Accoucher dans des sous-sols
En outre, les hôpitaux sont des lieux particulièrement dangereux, ciblés par les frappes russes. A Kharkiv, Svetlana, la responsable de la maternité, refuse de quitter son poste, malgré la peur.
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Le personnel soignant travaille désormais dans les sous-sols. "Je vois combien les infirmières ont travaillé pour rendre le lieu viable, mais cela reste une cave humide" dans laquelle les femmes donnent la vie, déplore la cheffe de service au micro de La Matinale de la RTS vendredi.
La maternité a été frappée plusieurs fois, une bombe ayant même provoqué un incendie. Une infirmière a été blessée, les mères et les enfants ont été terrorisés. "On est si peu nombreux, il nous faut rester", estime Svetlana. "Si nous, les derniers soignants, partons, on sait que les Russes raseront vraiment tout", déclare-t-elle.
Maurine Mercier/mera