La Chine a "terminé avec succès" ces manoeuvres, qui ont permis de "tester pleinement les capacités d'opérations conjointes intégrées de ses troupes", a indiqué lundi soir dans un communiqué Li Xi, un porte-parole de l'armée chinoise.
Ces exercices comprenaient notamment "des patrouilles de préparation au combat mer-air, le blocus de ports et zones clés" ou encore "l'assaut de cibles maritimes et terrestres", avait-il indiqué plus tôt dans la journée.
Un total de 125 avions chinois
Les exercices de lundi, nommés Joint Sword-2024B ("Epées tranchantes unies-2024B") se sont notamment déroulés dans des zones situées au nord, au sud et à l'est de Taïwan, selon l'armée chinoise. Elle avait dit avoir déployé avions de chasse, bombardiers, destroyers, frégates ainsi que le porte-avions Liaoning. Les garde-côtes chinois ont également indiqué avoir été mobilisés.
Taïwan a détecté lundi un total de 125 avions chinois près de l'île, selon un haut responsable du renseignement au ministère taïwanais de la Défense, le lieutenant-général Hsieh Jih-sheng, qui a évoqué un "record pour une seule journée". Lors du lancement de ces exercices lundi matin, l'armée chinoise les avait qualifiés de "sérieux avertissements" face aux "actions séparatistes des forces de 'l'indépendance de Taïwan'" et d'une "opération légitime et nécessaire pour sauvegarder la souveraineté de l'Etat et l'unité nationale".
Ces manoeuvres intervenaient quelques jours après un discours du président taïwanais Lai Ching-te, dont les propos sont régulièrement considérés par Pékin comme indépendantistes. "Le gouvernement continuera à défendre le système constitutionnel démocratique et libre, à protéger un Taïwan démocratique et à sauvegarder la sécurité nationale", avait affirmé lundi Lai Ching-te dans un message publié sur Facebook.
Inquiétudes
Les Etats-Unis ont dénoncé des opérations "injustifiées". Depuis 1979, Washington reconnaît Pékin au détriment de Taipei comme seul pouvoir chinois légitime, mais reste l'allié le plus puissant de Taïwan et son principal fournisseur d'armes.
De son côté, l'Union européenne a appelé toutes les parties à "faire preuve de retenue et à éviter toute action qui pourrait encore renforcer les tensions dans le détroit" séparant Taïwan et la Chine continentale. Ces tensions "doivent être résolues par le dialogue", a-t-elle ajouté.
Des relations tendues
Les liens Pékin-Taipei sont exécrables depuis 2016 et l'arrivée à la présidence taïwanaise de Tsai Ing-wen, puis de son successeur Lai Ching-te en 2024.
La Chine accuse régulièrement les autorités taïwanaises de vouloir creuser la séparation culturelle entre l'île et le continent. En réponse, elle a notamment renforcé son activité militaire autour du territoire.
Avant celles de lundi, Pékin avait organisé trois séries de manoeuvres de grande ampleur ces deux dernières années, faisant intervenir son aviation et sa marine pour encercler le territoire insulaire.
afp/hkr/lan