La Chine a mis en service son premier réacteur nucléaire en 1991 seulement mais rattrape son retard à toute allure. Outre ces 11 réacteurs qui verront le jour dans près de 5 ans, une trentaine de centrales sont aussi en cours de construction. A ce rythme, le pays est en passe de devenir la plus grande puissance nucléaire civile du monde.
Construire une centrale y coûte moins cher et prend deux à trois fois moins de temps qu'en Occident, explique mardi dans La Matinale Mary Françoise Renard, professeur émérite d'économie à l'Université Clermont-Auvergne et spécialiste de l'économie de la Chine: "Il y a moins de contrôles qui retardent les programmes. C'est souvent parce qu'il y a des vérifications sur les chantiers que cela retarde l’avancement."
Exporter ses réacteurs à l'étranger
Même si la Chine respecte les standards établis par l'Agence internationale de l'énergie atomique, la surveillance y est moins complexe qu'en Europe et aux Etats-Unis. De plus, la Chine veut aller vite. Elle s’est engagée à atteindre la neutralité carbone en 2060 tout en devant répondre à une très forte demande d'électricité sur son marché intérieur.
Pékin ambitionne aussi d'exporter ses réacteurs. "La Chine a déjà vendu des réacteurs au Pakistan et à l'Argentine, et cela va sans doute continuer. Son objectif à plus long terme est de les exporter dans les pays du Sud".
L’Europe doit-elle trembler face à cette montée en puissance? Pour le moment, elle n'a acheté aucune centrale nucléaire chinoise. Son industrie est solide mais coûteuse. En 2022, le Parlement européen a inclus le nucléaire comme énergie verte, ce qui ouvre la voie à des aides possibles.
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Virginie Langerock/lan