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La Chine, le Japon et la Corée du Sud en faveur d'une dénucléarisation de la péninsule coréenne

Un essai nucléaire vu depuis la Corée du Sud, le 5 mars 2022. [AP/Keystone - Ahn Young-Joon]
La Chine, le Japon et la Corée du Sud en faveur d'une dénucléarisation de la péninsule coréenne / Le 12h30 / 1 min. / le 27 mai 2024
Séoul, Tokyo, Pékin ont réaffirmé lundi leur engagement pour une "dénucléarisation de la péninsule coréenne" lors d'un sommet tripartite à Séoul, le premier en cinq ans. Une réunion à laquelle Pyongyang ne participait pas.

Le président sud-coréen Yoon Suk Yeol, le Premier ministre chinois Li Qiang et le Premier ministre japonais Fumio Kishida ont également promis de renforcer leur coopération et d'encourager la conclusion d'un accord de libre-échange trilatéral (lire en encadré).

La Corée du Nord ne figurait pas officiellement à l'ordre du jour des pourparlers. Mais le lancement d'un satellite annoncé comme imminent par Pyongyang a fait entrer la question nord-coréenne avec fracas dans le sommet.

Avant la rencontre, la capitale nord-coréenne a informé les garde-côtes japonais de l'ouverture dans la nuit de dimanche à lundi d'une fenêtre de lancement de satellite espion pour huit jours, un tir qui violerait des sanctions prises à l'ONU à l'encontre de la Corée du Nord.

D'après son voisin du sud, Pyongyang bénéficie d'une aide de Moscou dans le domaine spatial en échange de livraisons d'armes destinées aux troupes russes en Ukraine. En novembre, la Corée du Nord a pour la première fois placé en orbite avec succès un satellite espion.

Le président sud-coréen Yoon Suk Yeol s'exprime entouré des Premiers ministres japonais Fumio Kishida (gauche) et chinois Li Qiang (droite). [KEYSTONE - YONHAP / POOL]
Le président sud-coréen Yoon Suk Yeol s'exprime entouré des Premiers ministres japonais Fumio Kishida (gauche) et chinois Li Qiang (droite). [KEYSTONE - YONHAP / POOL]

Appels à annuler le tir

Yoon Suk Yeol et Fumio Kishida ont exhorté Pyongyang à annuler le tir, qui selon le premier nuira "à la paix et la stabilité régionales et mondiales" et devra susciter une réaction "décisive" de la communauté internationale s'il est mené.

"Nous réitérons nos positions sur la paix et la stabilité dans la région, la dénucléarisation de la péninsule coréenne", ont écrit lundi les dirigeants dans un communiqué commun. Ils ont affirmé vouloir "poursuivre les efforts positifs pour un règlement politique" de la question.

"La dénucléarisation de la Corée du Nord et la stabilité sur la péninsule coréenne participent de l'intérêt commun des trois pays", a déclaré Fumio Kishida. Le Premier ministre chinois a de son côté demandé "aux parties concernées de faire preuve de retenue et d'éviter que la situation ne se complique davantage", d'après l'agence d'Etat Chine Nouvelle.

La Chine est le premier partenaire commercial de la Corée du Nord ainsi qu'un allié diplomatique de poids. Elle a par le passé refusé de condamner les essais d'armement de Pyongyang et critiqué les manœuvres conjointes de Washington et Séoul.

afp/ami

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Renforcer la coopération

Pour ce premier sommet à trois en cinq ans, Séoul, Tokyo et Pékin sont convenus de renforcer leur coopération trilatérale en organisant régulièrement des sommets de ce type.

Sur le volet économique, les trois capitales vont encourager la conclusion d'un accord de libre-échange tripartite et s'efforcer "d'accélérer les négociations".

Yoon Suk Yeol a également indiqué que les trois Etats avaient "décidé de créer un environnement transparent et prévisible pour le commerce et l'investissement, et d'établir une chaîne d'approvisionnement sûre".

Une déclaration dénoncée par Pyongyang

L'évocation de la dénucléarisation de la péninsule constitue une "grave provocation politique" qui "violerait la position constitutionnelle" de la Corée du Nord "en tant qu'Etat doté de l'arme nucléaire", a dénoncé un porte-parole du ministère nord-coréen des Affaires étrangères, cité par l'agence officielle KCNA.