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La CIJ juge l'occupation de territoires palestiniens par Israël "illégale"

La Cour internationale de justice a estimé vendredi que l'occupation par Israël de territoires palestiniens depuis 1967 était illégale
La Cour internationale de justice a estimé vendredi que l'occupation par Israël de territoires palestiniens depuis 1967 était illégale / 19h30 / 1 min. / hier à 19:30
La Cour internationale de justice (CIJ) a estimé vendredi que l'occupation par Israël de territoires palestiniens depuis 1967 était "illégale". Elle doit cesser "le plus rapidement possible", a-t-elle précisé.

La plus haute juridiction de l'ONU, basée à La Haye, a notamment considéré que l'Etat hébreu avait violé les règles concernant la réinstallation forcée de personnes en territoire occupé.

Selon la Cour, Israël a annexé de grandes parties des territoires palestiniens occupés, en violation du droit international. Lorsqu'un pays occupe un territoire, il doit en effet respecter certaines règles. Une occupation ne peut ainsi être permanente, faute de quoi il s'agit d'une annexion.

Pour la CIJ, la politique menée par Israël montre que l'intention est de rester dans les territoires occupés. Par exemple, les Palestiniens sont chassés des régions de Jérusalem-Est et de Cisjordanie, et n'ont plus la possibilité d'y revenir. L'Etat hébreu exploite également les ressources naturelles dans les territoires qu'il occupe et y construit toutes sortes d'infrastructures, a relevé la Cour.

>> Revoir aussi le sujet du 19h30 sur les attaques contre la population palestinienne :

En Cisjordanie, les attaques contre la population palestinienne se multiplient depuis le 7 octobre 2023
En Cisjordanie, les attaques contre la population palestinienne se multiplient depuis le 7 octobre 2023 / 19h30 / 2 min. / le 9 juillet 2024

Consultatif

Le 31 décembre 2022, l'Assemblée générale des Nations unies avait adopté une résolution demandant à la CIJ un "avis consultatif" non contraignant sur les "conséquences juridiques découlant des politiques et pratiques d'Israël dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est".

La Cour a examiné l'affaire en février et a entendu plus de 50 pays sur la question de l'occupation des territoires palestiniens.

Non contraignant, cet avis consultatif pourrait cependant accroître la pression juridique internationale croissante sur Israël face à la guerre dans la bande de Gaza.

>> Lire aussi : Quel est le champ d'action de la Cour pénale internationale?

Israël occupe depuis 1967 la Cisjordanie et Jérusalem-Est. Des centaines de milliers de colons israéliens y vivent. Les Palestiniens revendiquent ces zones afin de pouvoir établir leur Etat indépendant, avec Jérusalem-Est comme capitale.

"Une perte de légitimité énorme pour Israël"

Annyssa Bellal, directrice exécutive du "Geneva Peacebuilding Platform", estime dans le 19h30 que cette décision est "historique". Elle explique que ce jugement est novateur par sa façon de qualifier "les politiques israéliennes en ce moment en Palestine comme équivalentes à celles de l'apartheid."

Même si cette décision a avant tout une valeur symbolique, Annyssa Bella rappelle que "les conséquences juridiques et politiques sont tout de même là". Elle évoque "une perte de légitimité énorme pour Israël, mais aussi pour les Etats-Unis".

>> Voir la réaction dans le 19h30 d'Annyssa Bellal :

La CIJ juge l'occupation de territoires palestiniens par Israël illégale. Les explications d’Annyssa Bellal, directrice exécutive du "Geneva Peacebuilding Platform"
La CIJ juge l'occupation de territoires palestiniens par Israël illégale. Les explications d’Annyssa Bellal, directrice exécutive du "Geneva Peacebuilding Platform" / 19h30 / 2 min. / hier à 19:30

afp/edel

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La décision suscite de vives réactions

"C'est un grand jour pour la Palestine", s'est félicitée vendredi Varsen Aghabekian Chahine ministre déléguée aux Affaires étrangères de l'Autorité palestinienne. "C'est la plus haute juridiction (de l'ONU) et elle a présenté une analyse très détaillée de ce qui se passe à travers l'occupation et la colonisation prolongées par Israël du territoire palestinien, en violation du droit international", a-t-elle déclaré.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a quant à lui qualifié de "décision mensongère" l'avis de la CIJ. "Les Juifs ne sont pas des occupants sur leur propre terre", a-t-il balayé dans une réaction partagée par le bureau du Premier ministre. "La légalité des colonies israéliennes" ne "peut pas être contestée", a-t-il ajouté.