La Corée du Sud suspend un accord militaire avec la Corée du Nord après l'envoi de ballons d'immondices
Le président Yoon Suk Yeol "vient d'approuver la proposition de suspension de l'accord militaire du 19 septembre (2018)" avec effet immédiat, a déclaré son bureau dans un communiqué. Cet accord visait à réduire les tensions dans la péninsule notamment le long de la frontière.
Cet accord était déjà devenu en grande partie caduc l'an dernier quand la Corée du Sud avait décidé de le suspendre partiellement à la suite de la mise en orbite par la Corée du Nord d'un satellite espion. Selon le Conseil national de sécurité à Séoul, le respect de ses modalités encore en vigueur désavantageait Séoul en termes de capacité à répondre à des menaces du type de celles représentées par les ballons envoyés par la Corée du Nord.
Exercices de tirs réels et K-Pop le long de la frontière
La suspension totale de l'accord permet à Séoul de reprendre les exercices de tirs réels et de relancer les campagnes de propagande contre le régime du Nord par haut-parleurs le long de la frontière.
Lors de ces campagnes, Séoul utilise d'immenses mégaphones pour diffuser notamment de la K-pop ou de la propagande anti-régime, dans des zones proches de la zone démilitarisée séparant les deux pays, qui restent techniquement en guerre.
Ce mode de propagande remonte à la guerre de Corée (1950-53). La Corée du Sud y a eu recours pour la dernière fois en 2016, après le quatrième essai nucléaire de Pyongyang.
Mégots et excréments d'animaux
La semaine dernière, près d'un millier de ballons remplis de déchets, allant de mégots de cigarettes à des excréments d'animaux, ont été lancés par Pyongyang en direction de la Corée du Sud. La Corée du Nord a affirmé agir ainsi en représailles à des envois sur son territoire de propagande hostile par des activistes sud-coréens.
Lundi, une organisation anti-Pyongyang a révélé avoir envoyé par ballons, le 10 mai, environ 2000 clés USB contenant des chansons du Sud-Coréen Lim Young-woong, des morceaux de K-pop et des séries de K-drama.
Selon un rapport de l'ONU, Pyongyang a adopté en 2020 une loi lui permettant de punir toute personne possédant ou diffusant beaucoup de contenus médiatiques en provenance du Sud.
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agences/lia