La Cour internationale de justice ordonne à Israël de stopper "immédiatement" son offensive militaire à Rafah
Israël doit "arrêter immédiatement son offensive militaire et toute autre action menée dans le gouvernorat de Rafah, qui serait susceptible d'infliger au groupe des Palestiniens de Gaza des conditions d'existence capables d'entraîner sa destruction physique ou partielle", a déclaré la Cour internationale de justice, qui siège à La Haye.
Dans son arrêt, la CIJ dit n'être "pas convaincue" que les mesures d'évacuation d'Israël soient suffisantes pour protéger les civils palestiniens. "Israël doit immédiatement mettre fin à son offensive militaire" à Rafah, a aussi commenté le président de la CIJ, Nawaf Salam. La cour a également déclaré qu'Israël doit maintenir le passage de Rafah ouvert pour une aide "sans restriction".
Même si les décisions de la CIJ sont juridiquement contraignantes, celle-ci manque de mécanismes pour leur mise en oeuvre. Le secrétaire général de l'ONU a toutefois dit s'attendre à ce que les parties y obtempèrent "dûment". Cette annonce est ainsi susceptible d'accroître la pression internationale sur Israël, plus de sept mois après le début de la guerre à Gaza déclenchée par l'attaque du Hamas le 7 octobre.
Appel à libérer les otages
La plus haute juridiction de l'ONU a également appelé à la libération immédiate des personnes prises en otage par le Hamas lors de son attaque du 7 octobre contre Israël.
La CIJ "estime qu'il est profondément inquiétant que nombre de ces otages demeurent en captivité et réitère son appel en faveur de leur libération immédiate et inconditionnelle", a-t-elle déclaré lors d'une audience.
Netanyahu convoque ses ministres
A la suite de la décision à La Haye, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a convoqué plusieurs membres de son gouvernement pour "consultation". Dans un communiqué commun, le ministère des Affaires étrangères et du Conseil de la sécurité nationale ont estimé que l'offensive à Rafah ne posait aucun risque existentiel pour la "population civile palestinienne".
"Israël n'a pas mené et ne mènera pas d'opérations militaires dans la zone de Rafah qui créent des conditions de vie susceptibles de conduire à la destruction de la population civile palestinienne, en tout ou en partie", assure le texte.
Le Hamas salue
De son côté, le Hamas a salué a décision de la CIJ, en ajoutant toutefois qu'il s'attendait à ce que la plus haute juridiction de l'ONU "prenne une décision pour mettre fin à l'agression et au génocide contre notre peuple dans toute la bande de Gaza, et pas seulement à Rafah", dans le sud du territoire palestinien.
"Ce qui se passe à Jabalia et dans d'autres zones du secteur n'est pas moins criminel et dangereux que ce qui se passe à Rafah", a affirmé le mouvement au pouvoir à Gaza depuis 2007.
A l'origine de la procédure devant la cour de justice, l'Afrique du Sud a elle aussi rapidement réagi, saluant la "décision plus ferme" de la CIJ vis-à-vis d'Israël. "Il s'agit d'un ensemble de mesures provisoires beaucoup plus fermes dans leur formulation et d'un appel très clair à l'arrêt des hostilités", a déclaré la ministre des Affaires étrangères sud-africaine Naledi Pandor.
agences/boi