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La désinformation a envahi les réseaux sociaux au passage des ouragans Hélène et Milton

Joe Biden a mobilisé un millier de militaires pour les opérations de secours liées à l'ouragan. [Keystone]
Ouragans en Floride: les conséquences des "deepfakes" sur les secouristes / La Matinale / 4 min. / le 21 octobre 2024
Avec le passage des récents ouragans Ellen et Milton aux Etats-Unis, une vague de désinformation a inondé les réseaux sociaux. Des théories du complot, des accusations et des images trompeuses générées par l'intelligence artificielle ont compliqué les efforts des secouristes et menacé la sécurité des victimes.

Le niveau de mésinformation et de désinformation a été qualifié de "jamais vu auparavant" par l'Agence fédérale américaine de gestion des situations d'urgence (FEMA).

Pour Chine Labbé, rédactrice en chef Europe et Canada chez NewsGuard, une société luttant contre la désinformation, "les catastrophes naturelles amplifient les ressorts traditionnels du complotisme, avec la théorie du 'tous pourris', 'tous corrompus'".

"Valeur émotionnelle"

Des images générées par l'intelligence artificielle ont également proliféré sur les réseaux sociaux. Une élue américaine a même publié sur X une fausse photographie d'une fillette en pleurs, un chiot dans les bras.

Jennie King, qui supervise la recherche à la politique en matière de désinformation climatique à l'Institut pour le dialogue stratégique, estime que les internautes peuvent publier des images "qu'ils savent être manipulées ou faites par une image" sous prétexte "qu'elles ont une valeur émotionnelle".

Des attaques politiques

En pleine période électorale, Donald Trump a aussi affirmé que les fonds de soutien aux victimes avaient été détournés par la FEMA et l'administration Biden pour aider les "immigrés clandestins". Ces accusations infondées et ces attaques politiques affectent les organismes de secours.

Thomas Glass, responsable de la communication pour la délégation à Washington pour les Etats-Unis et le Canada du CICR, souligne que les fausses informations discréditent le travail des secouristes. "Les personnes affectées doivent savoir où trouver de l'aide, comment se protéger et accéder à des services essentiels", explique-t-il.

Une relation de confiance doit exister entre les services de secours, les humanitaires et les individus touchés, souligne le responsable. Sinon, une distance peut se mettre en place et affecter grandement "le fonctionnement d'un service de secours ou la distribution d'aide humanitaire", détaille Thomas Glass. Des individus pourraient notamment refuser d'évacuer ou renoncer à faire appel à un soutien financier.

Miruna Coca-Cozma/mera

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