La droite modérée gagne les municipales au Brésil, l'extrême droite battue, la gauche en déroute
Lors du second tour de ce scrutin, disputé à deux ans de la présentielle de 2026, "les grands vainqueurs sont les partis de centre et de centre droit", résume le politologue Leandro Gabiati à l'AFP. "C'était une élection pour les représentants de la politique traditionnelle", souligne-t-il.
Un des représentants de cette droite modérée, Ricardo Nunes, a notamment été réélu haut la main à Sao Paulo, la plus grande métropole d'Amérique latine, avec plus de 59% des suffrages, face au candidat de gauche. "L'équilibre a gagné face à l'extrémisme", a-t-il estimé après sa victoire.
Cette victoire est largement attribuée au gouverneur de la région, Tarcisio de Freitas, pressenti pour représenter la droite à la présidentielle de 2026.
Trouble dans les rangs bolsonaristes
Le Parti libéral (PL) de Jair Bolsonaro était en lice au second tour dans neuf des 26 capitales d'Etats brésiliens, mais n'en a remporté que deux: Cuiaba (centre-ouest) et Aracaju (nord-est). Le PL porte ainsi son total à quatre villes, après des victoires à Maceio (nord-est) et Rio Branco (nord) dès le premier tour.
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"D'un côté, Bolsonaro peut célébrer le fait que son parti ait obtenu de bons résultats, mais d'un autre côté, des candidats au profil plus idéologique qu'il a fortement soutenus durant la campagne ont été battus", observe Leandro Gabiati.
C'est le cas par exemple de Bruno Engler, battu dimanche par le centriste sortant Fuad Noman à Belo Horizonte, la troisième ville la plus peuplée du pays. Ou encore du candidat bolsonariste Eder Mauro, climatosceptique notoire, également battu dans la ville amazonienne de Belem (nord), qui accueillera la conférence de l'ONU sur le climat COP30 en 2025.
Critiqué pour un manque d'implication dans la campagne, Jair Bolsonaro, qui est inéligible jusqu'en 2030, espère encore faire annuler cette condamnation pour pouvoir se présenter à la prochaine élection présidentielle.
"Préserver Lula" ?
Le Parti des travailleurs (PT) du président Luiz Inacio Lula da Silva a sauvé l'honneur à Fortaleza (nord-est), avec la victoire très serrée de son candidat face à un bolsonariste. Mais ce sera la seule capitale régionale gouvernée par le PT lors des prochaines années.
La déroute reste toutefois moins sévère que celle de 2020, quand le parti n'en avait remporté aucune.
Le président Lula s'était spécialement déplacé à Fortaleza pour soutenir son candidat durant l'entre-deux tours. Mais lors de la dernière ligne droite de la campagne, le chef d'Etat de 79 ans est toutefois resté à Brasilia pour des raisons de santé. Mais aussi, selon certains analystes, pour ne pas associer son image à la défaite annoncée de son camp, alors qu'il laisse encore planer le doute sur une éventuelle candidature pour un quatrième mandat.
afp/jop