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La fécondation in vitro, nouveau cheval de bataille des ultra-conservateurs aux Etats-Unis

Aux États-Unis, la fécondation in vitro s'invite dans la campagne électorale.
Aux États-Unis, la fécondation in vitro s'invite dans la campagne électorale. / 19h30 / 2 min. / le 17 mai 2024
Aux Etats-Unis, la fécondation in vitro devient un enjeu politique. Les groupes ultra-conservateurs critiquent la pratique et ouvrent un débat qui pourrait compliquer la tâche des républicains en année électorale.

Les militants ultra-conservateurs contestent aujourd'hui la congélation d'embryons, une pratique standard de la fécondation in vitro. Ils multiplient les vidéos sur les réseaux sociaux, estimant qu'il s'agit de l'équivalent de bébés maltraités par une industrie.

"Derrière ces murs, des enfants sont produits en masse, certains sont implantés, mais beaucoup sont abandonnés et détruits", a par exemple soutenu l'activiste T. Russel Hunter dans une vidéo tournée devant un laboratoire en Caroline du Nord et postée sur X le 20 avril.

Les groupes ultra-conservateurs américains dénoncent la congélation d'embryons.
Les groupes ultra-conservateurs américains dénoncent la congélation d'embryons.

Une nouvelle lutte après celle de l'avortement

La fécondation in vitro est devenue le nouveau cheval de bataille des groupes conservateurs qui font du lobbying à Washington, après leur victoire à la Cour suprême contre l'avortement.

"Il nous a fallu cinquante ans pour annuler la jurisprudence sur l'avortement. Et c'est le prochain chapitre de notre mouvement, pour promouvoir une culture de la vie", déclare dans le 19h30 Hannah Daniel, la directrice politique de la "Commission de l'éthique et de la liberté religieuse", le bras politique de la Convention baptiste du sud, une association d'églises.

"Une vie humaine faite à l'image de Dieu"

Le mouvement pour la vie s'oppose aux fécondations in vitro. Cette position peut surprendre… "Nous pensons que, une fois créé, un embryon est une vie humaine faite à l'image de Dieu", argumente Hannah Daniel. "La création de multiples embryons, dont certains seront stockés indéfiniment et qui ne pourront jamais vivre et seront détruits, pose problème", soutient-elle.

Longtemps marginale, cette posture a gagné en notoriété lorsque la Cour suprême de l'Alabama a estimé, en février, que les embryons congelés devaient être traités comme des bébés.

La décision a suscité une levée de boucliers chez les médecins: "On ne peut pas voir un embryon sans microscope, on ne peut pas changer la couche d'un embryon", pointe Sean Tipton, le responsable politique de la Société américaine de la médecine reproductive. "L'idée que l'on puisse traiter légalement ces deux entités biologiques – les bébés et les embryons – de manière équivalente, n'a alors absolument aucun sens", conclut-il.

Face à la colère des couples ayant recours à la fécondation in vitro, l'Alabama a fini par voter une loi qui protège la procédure.

>> A lire sur ce sujet : À rebours de sa Cour suprême, l'Alabama promulgue une loi pour protéger les fécondations in vitro

Une position qui pourrait gêner les républicains

Mais, en parallèle, 13 Etats débattent de lois sur les embryons. Une petite bombe politique qui pourrait servir la cause des démocrates en cette année électorale, admet le stratège républicain Douglas Heye: "La fécondation in vitro est extrêmement populaire chez les électeurs, en particulier chez ceux du centre, que se disputent Donald Trump et Joe Biden. Les républicains ont peur de cet enjeu toxique, qui risque d'apporter des voix à court terme aux démocrates", soutient-il.

Donald Trump clame son soutien à la fécondation in vitro. Mais le débat au sein de son propre parti va continuer à hanter la campagne.

Sujet TV: Gaspard Kühn

Adaptation web: ami

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