La Floride se prépare au passage de l'ouragan Milton, quelques jours après celui d'Hélène
Un temps classée dans la catégorie 5, la plus élevée, la tempête a été rétrogradée en 4, pour repasser au niveau maximum mardi soir. Elle frappera le sud-ouest de l'Etat américain dans la nuit de mercredi à jeudi avec des vents pouvant aller jusqu'à 270 km/h.
Milton devrait devenir "majeur et dangereux", selon le Centre américain des ouragans. La côte floridienne, fortement urbanisée, est particulièrement vulnérable au déferlement des éléments. Les autorités, dont le président Joe Biden, ont multiplié mardi les appels à évacuer. Le locataire de la Maison Blanche a même reporté sine die ses voyages en Allemagne et en Angola pour être présent dans son pays en fin de semaine.
Une région qui ne s'est pas encore rétablie
A Treasure Island, les habitants se préparent à l'arrivée de ce nouvel ouragan alors que les dommages du précédent sont toujours visibles.
"Je dirais que le problème le plus important auquel nous devrons faire face cette fois-ci sera la force du vent", soutient David Levitsky dans le 19h30.
"De nombreuses personnes ont placé beaucoup de choses devant leur maison. Celle-ci vont simplement alimenter le vent qui va souffler le long de la rue et frapper qui sait quoi", s'inquiète le retraité.
Vents violents et fortes pluies
Interrogé dans Forum, le météorologue de MétéoSuisse Josué Gehring liste les facteurs qui rendent l'ouragan Milton particulièrement dangereux.
Il cite d'abord les vents violents qui sont attendus. Il mentionne aussi le rehaussement temporaire du niveau de la mer, à environ 4,5 mètres. Les vagues et les fortes pluies sont également à prendre en compte. "Environ 300 mm de précipitations vont tomber sur une surface très étendue", précise-t-il. "Comme l'ont décrit les médias américains, cette situation est catastrophique pour les habitants", déclare Josué Gehring.
Texte web: Antoine Michel
Sujets TV: Marc Julmy, Karima Benamrouche
Propos de Josué Gehring recueillis par Coraline Pauchard et Coralie Claude
Propos de Martine Rebetez recueillis par Philippe Revaz
Le sud des Etats-Unis régulièrement frappé
Le couloir du sud des Etats-Unis, régulièrement frappé par des ouragans à la fin de l'été, est surnommé "Hurricane Alley", l'allée des ouragans. Il comprend les Etats très peuplés de Floride, de Géorgie et de Louisiane.
Avec plus de 1800 victimes, principalement en Louisiane, à la fin du mois d'août 2005, Katrina reste l'ouragan le plus meurtrier à avoir frappé les Etats-Unis depuis le début du siècle.
Son passage s'est traduit par des vents dépassant les 200 km/h, des pluies diluviennes, des inondations historiques. La tempête de catégorie 4 Hélène a fait, elle, au moins 234 morts fin septembre.
Martine Rebetez: "L'intensité et la force des phénomènes extrêmes se renforcent"
Les ouragans naissent lorsque la température de la mer atteint 26,5 degrés. Ces catastrophes sont amenées à se reproduire en raison du réchauffement climatique, relève dans le 19h30 la climatologue Martine Rebetez: "Lorsque les températures de l'atmosphère mondiale augmentent, il y a plus d'énergie dans le système. L'intensité et la force des phénomènes extrêmes se renforcent", explique la professeure à l'Université de Neuchâtel et l'Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage (WSL). Et d'avertir: des zones côtières exposées comme la Floride sont en passe de devenir inhabitables.