Le jour de son investiture comme vice-présidente des Etats-Unis, en janvier 2021, Kamala Harris a prêté serment sur deux Bibles. L'une appartenait au premier Afro-Américain à siéger à la Cour suprême, l'autre à une ancienne voisine et amie de la famille, Regina Shelton. Celle-ci emmenait Kamala et sa sœur Maya dans une église à tendance pentecôtiste quand elles étaient enfants.
Ces deux Bibles rappellent l'engagement de la démocrate pour la cause afro-américaine tout comme son attachement à la foi chrétienne reçue dans son enfance.
Une mère brahmane
C'est du côté de son père, Donald Harris, professeur d'économie d'origine jamaïcaine, que viennent les racines chrétiennes de la famille. Sa mère, Shyamala Gopalan, était une biologiste hindoue de haute caste ayant quitté l'Inde pour faire ses études aux Etats-Unis. La jeune Kamala a ainsi grandi dans un foyer mixte et en a gardé une grande ouverture religieuse. Elle a d'ailleurs épousé en 2014 un avocat juif, Douglas Emhoff, et participe avec lui aux cérémonies juives.
Kamala Harris se définit aujourd'hui comme une baptiste noire, une branche de l'Eglise protestante historiquement engagée pour les droits civiques aux Etats-Unis. Le jour de la renonciation de Joe Biden en sa faveur, la vice-présidente a appelé le pasteur de son église de San Francisco, le révérend Amos Brown, pour qu'il prie avec elle.
Elle affirmait dans une interview en 2020: "Depuis que je suis petite, l'église n'est pas seulement un lieu où je puise des forces, c'est aussi un lieu de réflexion, un lieu où l'on étudie les enseignements du Seigneur et où l'on se sent enraciné dans un monde complexe."
Pour le droit à l'avortement
Son engagement religieux n'empêche pas la candidate de 59 ans de défendre avec ferveur le droit à l'avortement. Comme elle le disait devant une assemblée chrétienne en 2022, "il n'est pas nécessaire d'abandonner sa foi ou ses convictions religieuses pour accepter qu'une femme prenne cette décision concernant son propre corps. Elle choisira, en consultation avec son pasteur ou son prêtre, ou un médecin et ses proches. Mais le gouvernement ne devrait pas prendre cette décision pour elle".
Son profil spirituel métissé et ouvert devrait séduire les jeunes Américains, qui cumulent souvent eux-mêmes différentes identités, mais ses positions progressistes sur les sujets de société lui attirent en revanche l'inimitié des chrétiens conservateurs.
>> Participez à la discussion avec "dialogue", une offre de la SSR :
Christine Mo Costabella