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La France "à un point de bascule" après une nouvelle série de violences sur fond de narcotrafic

En France, une fusillade en lien avec le trafic de drogue a fait cinq blessés graves à Poitiers
En France, une fusillade en lien avec le trafic de drogue a fait cinq blessés graves à Poitiers / 19h30 / 1 min. / vendredi à 19:30
Dans la nuit de jeudi à vendredi, Poitiers, Villeurbanne, Grenoble et Valence — ainsi que Rennes la semaine dernière — ont connu des fusillades et des rixes extrêmement violentes liées au narcotrafic. Le ministre de l'Intérieur français Bruno Retailleau juge que l'Hexagone est "à un point de bascule".

"Les narcoracailles n'ont plus de limites [...]. Ces fusillades, ça ne se passe pas en Amérique du Sud, ça se passe à Rennes, à Poitiers [...]. On est à un point de bascule", s'était exclamé dans la matinée de vendredi sur BFMTV/RMC le ministre de l'Intérieur. Il a fait valoir que la France avait désormais "le choix entre la mobilisation générale ou alors la mexicanisation du pays".

Fusillade à Poitiers

A Poitiers, vers 22h45 jeudi soir, une fusillade devant un restaurant s'est achevée par une rixe entre bandes rivales. Un adolescent de 15 ans, qui a reçu une balle dans la tête, se trouvait d'abord entre la vie et la mort, avant de décéder samedi, a indiqué une source policière, précisant que deux jeunes de 16 ans faisaient aussi partie des blessés graves.

Selon les premiers éléments de l'enquête, il y aurait moins d'une centaine de personnes impliquées, entre "40 à 60", a indiqué une source policière.

La maire écologiste de Poitiers, Léonore Moncond'huy, a évoqué "un épisode inédit" dans l'histoire de cette ville d'environ 90'000 habitants, qui "témoigne d'une évolution assez lourde de la société".

Rixes à Valence, Villeurbanne, Grenoble et près de Rennes

Loin de Poitiers, près de Valence, un homme d'une vingtaine années était lui aussi entre la vie et la mort après avoir reçu dans la nuit de jeudi à vendredi une balle dans la tête lors d'une fusillade devant une discothèque. Des faits liés à des trafics de drogue, selon la police.

Un homme a aussi été tué par balle dans la nuit de jeudi à vendredi à Villeurbanne, un autre grièvement blessé par arme blanche à Grenoble.

Il y a une semaine, un enfant de cinq ans a lui aussi été atteint d'une balle dans la tête, à Pacé, près de Rennes. Il est toujours entre la vie et la mort, a dit vendredi le ministre. "L'enquête avance", a-t-il ajouté, promettant des renforts "le temps qu'il faudra". Le garçon était dans la voiture de son père qui tentait de fuir des trafiquants de drogue.

Le trafic de drogue génère un chiffre d'affaires de trois à six milliards d'euros en France, selon les estimations de la commission d'enquête sénatoriale.

afp/furr

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La lutte anti-drogue, le cheval de bataille de Bruno Retailleau

Depuis sa nomination au ministère de l'Intérieur, Bruno Retailleau plaide pour que la lutte contre le narcotrafic devienne "une cause nationale". Il souhaite une mobilisation contre les trafics de drogue à l'image de ce qui a été fait contre le terrorisme.

Lorsqu'il était président des sénateurs LR, il avait été à l'origine de la création de la commission d'enquête sur le narcotrafic. Depuis, il souhaite que le gouvernement reprenne des propositions de cette commission d'enquête sénatoriale, comme la création d'un statut du repenti ou celle d'un parquet national dédié.

"Nous allons mettre en place une task force pour briser l'écosystème" du trafic de drogue, a-t-il dit vendredi, en insistant sur l'importance d'une "stratégie globale" pour tenter d'endiguer le phénomène.

Vendredi prochain, Bruno Retailleau doit se rendre avec son collègue de la Justice Didier Migaud à Marseille où les règlements de compte entre narcotrafiquants sont particulièrement meurtriers et sordides, avec l'implication de jeunes de 14-15 ans comme tueurs à gages. Les deux ministres doivent y annoncer ensemble plusieurs mesures.