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La France déjoue un attentat "islamiste", le premier qui visait les JO de Paris

La France dit avoir déjoué un projet d'attentat à Saint-Etienne durant les JO-2024 (image d'illustration). [Reuters - Benoit Tessier]
La France a déjoué un projet d'attentat à Saint-Etienne durant les JO / Le Journal horaire / 30 sec. / le 31 mai 2024
Un projet d'attentat "d'inspiration islamiste" qui visait les épreuves de football des JO-2024 a été déjoué à Saint-Etienne et un suspect tchétchène a été inculpé. Il s'agit du troisième attentat déjoué depuis le début de l'année en France et du "premier" contre les JO de Paris, a annoncé vendredi le ministère de l'Intérieur,

Le 22 mai, les services de renseignement français ont procédé à Saint-Etienne "à l'interpellation d'un ressortissant tchétchène de 18 ans soupçonné de vouloir commettre un attentat d'inspiration islamiste sur le sol national", a annoncé le ministère de l'Intérieur dans un communiqué.

"Il lui est reproché d'avoir, au nom de l'idéologie jihadiste de l'Etat islamique, envisagé de commettre une action violente notamment en ciblant des rassemblements de supporters, en marge d'événements sportifs devant se tenir à Saint-Etienne pendant les Jeux olympiques", a indiqué le parquet national antiterroriste (Pnat).

Stade de football visé

"Les premiers éléments démontrent qu'il préparait de manière active un attentat contre le stade Geoffroy-Guichard", le stade de football de la ville.

"Ayant vu que le stade était trop sécurisé", il "voulait s'en prendre à des spectateurs en dehors, près des buvettes, près des cafés", a détaillé le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, lors d'un point presse. Il voulait "ensuite +mourir en martyr+, ce sont ses propos, après un combat avec les forces de l'ordre", a ajouté Gérald Darmanin.

Le jeune homme n'était "pas connu des services de renseignement, pas connu des services de police", a encore dit le ministre. "Rien ne laissait penser qu'il était radicalisé", a-t-il poursuivi, ajoutant qu'il voulait passer à l'acte avec des "moyens assez artisanaux".

Plusieurs profils similaires ces dernières années

Depuis 2018, plusieurs affaires de terrorisme, dont trois attentats, ont impliqué en France des djihadistes originaires de républiques russes du Nord-Caucase, essentiellement de Tchétchénie.

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S'il s'agit du "premier attentat déjoué contre les Jeux olympiques" de Paris (26 juillet-11 août), le ministère de l'Intérieur a rappelé que c'est le troisième cas depuis le début de l'année et le cinquantième depuis 2017".

La France en alerte "maximum"

Dans un entretien au JDD, Gérald Darmanin a expliqué que 20'000 personnes étaient actuellement suivies par les renseignements français, dont "à peu près 800" de manière pointue, en raison de la réelle menace qu’ils représenteraient.

La France a relevé le plan Vigipirate à son niveau d'alerte maximum "urgence attentat" après l'attentat d'une salle de concert à Moscou en mars revendiquée par le groupe Etat islamique au Khorasan, une composante de Daech active en Asie centrale.

Le journal Le Point a rapporté qu'"au 21 mars, 715 personnes, dont 10 fichées S, ont déjà été écartées des Jeux olympiques et paralympiques pour de 'potentiels risques'".

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juma avec agences

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D'autres attentats déjoués en marge des JO

Le 26 avril, un adolescent de 16 ans avait été interpellé à Marignier (Haute-Savoie) pour avoir été soupçonné de vouloir commettre un attentat pendant les JO. Le quotidien Le Parisien avait rapporté qu'il "avait été repéré après avoir posté des messages sur Telegram". Le mineur de nationalité française y aurait dit vouloir confectionner une ceinture explosive pour cibler le quartier d’affaires de La Défense (Hauts-de-Seine).

Selon Le Parisien, il y aurait aussi dit vouloir mourir en martyr au nom de l’organisation État islamique (EI). Placé en garde à vue, le suspect serait passé aux aveux, confirmant ses plans, rapporte le journal.

Attentat déjoué à Bordeaux

Le 23 mai, Gérald Darmanin avait annoncé qu’un individu avait été arrêté près de Bordeaux, en Gironde (sud-ouest), le 21 mai, car il projetait une action violente lors du passage de la flamme dans le département deux jours plus tard.

Selon le Parisien, citant une source proche de l’enquête, le suspect âgé de 26 ans est un sympathisant du mouvement des "Incels", un groupe d’hommes violents et misogynes.