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La menace brandie par La France insoumise de destituer Macron a été tuée dans l'œuf

La France insoumise menace Emmanuel Macron d'une procédure de destitution. [AFP]
La France insoumise menace Emmanuel Macron d'une procédure de destitution / Le Journal horaire / 25 sec. / le 18 août 2024
La menace agitée par La France insoumise (LFI) d'engager une procédure de destitution à l'encontre d'Emmanuel Macron a fait long feu: ses partenaires de gauche s'en sont désolidarisés dimanche. Un nouvel épisode de discorde est donc ouvert à l'heure où le Nouveau Front populaire cherche toujours à briguer Matignon.

LFI avait allumé la mèche samedi soir par un texte énonçant le "coup de force institutionnel contre la démocratie" attribué à Emmanuel Macron. Le parti accusait ce dernier ne pas "tenir compte du résultat politique" des élections législatives anticipées qui ont placé la gauche unie en tête (193 députés), loin toutefois de la majorité absolue (289 députés).

Mais le PS a soufflé dessus dimanche midi. La proposition d'initier une destitution d'Emmanuel Macron "n'engage que leur mouvement" et non l'ensemble de la gauche unie au sein du Nouveau Front populaire, a écrit Olivier Faure sur X, répondant ainsi à l'initiative parue dans La Tribune dimanche du leader des Insoumis Jean-Luc Mélenchon, du coordinateur de LFI Manuel Bompard et la cheffe des députés Mathilde Panot.

Et le patron du PS d'ajouter: "la réponse à une nomination d'un (Premier ministre) qui ne serait pas conforme à la tradition républicaine, est la censure".

"Entêtement inquiétant"

Dans la foulée, les autres partenaires de gauche ont fait savoir à l'AFP leur circonspection face à la piste lancée par LFI. Dessinant une divergence tactique, alors que chacun cherche à accroître la pression sur Emmanuel Macron qui tarde à désigner un nouveau gouvernement et a balayé l'hypothèse de nommer à Matignon la représentante du NFP, Lucie Castets.

"L'entêtement d'Emmanuel Macron qui continue à revendiquer qu'il ne changera pas de cap est inquiétant. Chacun y réagit à sa manière", a souligné la patronne des Ecologistes Marine Tondelier. "Pour ce qui est des Ecologistes, nous consacrons toute notre énergie à ce que Lucie Castets soit nommée dans les plus brefs délais", a-t-elle renchéri.

Même prise de distance au Parti communiste (RCF), où l'on observe que "LFI choisit de se lancer dans la présidentielle dès maintenant. C'est leur choix".

"Pour nous ce n'est pas la priorité. Avant d'envisager une nouvelle présidentielle, faisons respecter le résultat des législatives", plaide encore le PCF, qui sera reçu par Emmanuel Macron, avec ses alliés du NFP, Lucie Castets, et les autres forces politiques, vendredi prochain à l'Elysée.

Coalition de gauche qui tangue

L'épisode ouvre également une brèche dans une alliance qui tangue voire chavire régulièrement depuis deux ans. Au grand bonheur des macronistes, qui espèrent encore désarrimer les socio-démocrates afin de tenter de former une large coalition.

"Il y a urgence désormais pour la gauche française de se séparer des Insoumis qui ne veulent que la chienlit", a ainsi appuyé dimanche le ministre démissionnaire de l'Intérieur Gérald Darmanin. Il a mis en garde face à "l'anarchie" dans laquelle LFI voudrait supposément "faire plonger la France".

"Destituer le Président pour cause de non-respect de la volonté mélenchonienne? Lunaire! LFI tire encore la gauche vers l'extrémisme et sort du champ républicain", a insisté le ministre démissionnaire de la Justice Eric Dupond-Moretti.

ats/fgn

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