En Italie, il faut généralement payer une place sous un parasol pour avoir accès à la plage. Ces concessions accordées par l'Etat italien se transmettent dans la plus grande opacité de génération en génération. L'Union européenne demande davantage de transparence à l'Italie sur la gestion des bords de mer. Les gestionnaires, eux, accusent Bruxelles de menacer une vieille tradition.
Ces établissements offrent des services tels que parasols, mais aussi chaises longues et douches, ainsi que bars et restaurants. Dans certaines régions, comme à Rimini sur la côte adriatique, ils occupent 90% des plages. Le secteur, qui a prospéré avec le tourisme de masse dans les années 1960, est toujours florissant: selon l'Union des chambres de commerce, le nombre d'exploitants a augmenté de 26% par rapport à 2011.
Ouverture à la concurrence?
Face au puissant lobby des gérants, l'Etat a régulièrement ignoré au cours des deux dernières décennies les avertissements de la Commission européenne qui exige l'ouverture des concessions à la concurrence et la fin du renouvellement automatique des concessions.
De leur côté, des associations défendant l'accès libre reprochent à l'État de permettre à des intérêts privés de tirer profit d'un bien commun, tout en payant une redevance dérisoire en échange. Selon certaines estimations, l'État perçoit 115 millions d'euros par an pour les concessions de ce secteur qui facture 15 milliards d'euros.
Flou complet
Les concessions ont expiré le 31 décembre 2023, sur décision du Conseil d'État, la plus haute juridiction administrative italienne. Depuis, c'est le flou complet. Les gérants attendent de connaître le nouveau cadre réglementaire, mais le gouvernement a reporté la question à la fin de l'été.
Pour l’instant, la menace d’une grève des parasols est suspendue, mais la forteresse italienne prend l’eau, car sans solution rapide, l’Italie risque de devoir payer des millions à l’Europe en procédure d’infraction.
afp/lia