La justice française rejette les pourvois de Tariq Ramadan et confirme son procès pour viols
Tariq Ramadan contestait dans ces pourvois les accusations. A l'issue d'une audience mercredi matin, la plus haute juridiction judiciaire française les a refusés. Il sera donc jugé par la cour criminelle départementale de Paris dans cette enquête emblématique de l'ère #MeToo débutée fin 2017.
Le 27 juin, la cour d'appel de Paris avait ordonné un procès pour Tariq Ramadan pour un viol aggravé sur une femme et deux viols sur deux autres.
L'islamologue et une quatrième femme avaient formé des pourvois antagonistes, le premier demandant un non-lieu général, la seconde l'ajout de ses accusations rejetées par la cour d'appel.
Procédure de non-admission des recours
A l'audience de mercredi, le conseiller rapporteur comme l'avocat général ont prôné la non-admission de ces pourvois, une procédure qui permet d'écarter rapidement les recours non sérieux ou irrecevables.
Les deux magistrats ont notamment estimé que ces requêtes tendaient à remettre en cause l'appréciation de fond de la chambre de l'instruction, alors que le rôle de la Cour de cassation se borne à vérifier l'absence d'erreur de droit.
Aucun avocat, en défense de Tariq Ramadan ou à l'appui de la quatrième femme, n'a défendu oralement ses observations écrites.
Décision sur le quatrième cas
Le 7 juillet 2023, après six ans d'enquête, deux juges d'instruction avaient ordonné ce renvoi de Tariq Ramadan pour des viols sur quatre femmes.
Dans son arrêt du 27 juin, la cour d'appel avait écarté le cas de la quatrième femme, et pris sur le fond le contrepied des magistrates instructrices et de l'enquête, qui s'était focalisée sur l'emprise, en retenant la violence comme principal stratagème des viols imputés à Tariq Ramadan.
Dans cette procédure très médiatisée et emblématique de l'ère #MeToo, les plaignantes ont en effet décrit des relations sexuelles particulièrement brutales.
Le récit de la quatrième femme, qui avait présenté une robe tachée du sperme de l'islamologue, avait contraint l'intellectuel, qui l'avait d'abord nié, à admettre mi-2018 l'existence de relations adultères avec elle et d'anciennes maîtresses, empreintes "de domination", rudes mais "consenties", un tournant majeur dans ce dossier.
afp/miro