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La "Ligne bleue", zone d'affrontements entre Israël et le Hezbollah

L'armée israélienne a mené des frappes sur le village frontalier de Maroun al-Ras au sud du Liban le 28 septembre 2024, dans le cadre des hostilités transfrontalières avec le Hezbollah. [REUTERS - Jim Urquhart]
L'armée israélienne a mené des frappes sur le village frontalier de Maroun al-Ras au sud du Liban le 28 septembre 2024, dans le cadre des hostilités transfrontalières avec le Hezbollah. - [REUTERS - Jim Urquhart]
Débuté dans les années 1980, le conflit entre Israël et le Hezbollah a rebondi violemment depuis l'assaut meurtrier du Hamas contre l'Etat hébreu le 7 octobre. En franchissant le 30 septembre la "Ligne bleue" le séparant du Liban, Israël a violé la souveraineté libanaise, pourtant garantie par l'ONU.

La "Ligne bleue" est une limite non-officielle qui s'étend sur quelque 120 kilomètres entre le sud du Liban et le nord d'Israël, puis entre le Liban et le plateau du Golan. Sur place, elle est matérialisée par des barils peints positionnés à intervalles réguliers.

Délimitation érigée par l'ONU

Elle a été constituée après des négociations supervisées par l'ONU entre le Liban et Israël afin de confirmer, conformément à la Résolution 425 du Conseil de sécurité des Nations unies, le retrait complet des forces israéliennes du sud du Liban, qui avait été occupé pendant 22 ans.

Un baril bleu matérialisant la "Ligne bleue" dans le village de Khiam (Sud-Liban) [REUTERS - AZIZ TAHER]
Un baril bleu matérialisant la "Ligne bleue" dans le village de Khiam (Sud-Liban) [REUTERS - AZIZ TAHER]

La "Ligne bleue" délimite aussi une zone tampon dessinée à la suite de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU après le conflit israélo-libanais de 2006. Cette zone est censée être démilitarisée, sauf pour les soldats de la Finul, au nombre de 10'000, chargés de la surveillance et du maintien de la paix au Liban.

Une zone sous haute tension

Cependant, plusieurs violations par Israël et le Hezbollah, soutenu par l'Iran et allié du Hamas, ont fragilisé cette zone.

Depuis le 7 octobre, ces violations sont quotidiennes de part et d'autre de la "Ligne bleue". Le Hezbollah a intensifié ses attaques en tirant des roquettes et en menant des opérations contre des positions israéliennes. Le 30 septembre, l'Etat hébreu a fini par franchir la frontière terrestre pour s'en prendre directement aux infrastructures du Hezbollah au Liban-Sud.

>> Suivre la situation au Proche-Orient en direct : L'armée israélienne dynamite des maisons dans un village du sud du Liban

Plusieurs casques bleus ont été blessés lors d'opérations israéliennes à proximité d'installations de la Finul, provoquant un tollé international. Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu a demandé à la Finul d'évacuer ses soldats, mais l'organisation onusienne a refusé et annoncé mercredi "conserver ses positions".

>> Ecouter le sujet dans La Matinale de mardi :

Tollé international après une attaque israélienne sur la FINUL. [Keystone - EPA/STR]Keystone - EPA/STR
Le Conseil de sécurité de l'ONU soutient les Casques bleus au Liban / La Matinale / 1 min. / le 15 octobre 2024

Un tracé contesté fondé sur des limites déjà existantes

D'autres frontières avaient déjà été dessinées avant la "Ligne bleue": la frontière de 1923 et la ligne d'armistice de 1949 — aussi appelée "Ligne verte". Cette dernière, définie après un accord entre la Palestine mandataire sous mandat britannique (qui deviendra en 1948 l'Etat d'Israël) et le Liban sous mandat français, est souvent considérée comme la frontière de référence.

La ligne d'armistice de 1949, établie sous l'égide de l'ONU après la guerre israélo-arabe de 1948-1949 entre les forces armées israéliennes et arabes, a servi de base au tracé de la "Ligne bleue". Mais il a été ajusté pour coller au mieux à la situation sur le terrain.

Depuis qu'elle existe, la "Ligne bleue" fait l'objet de plusieurs contestations des parties concernées car elles n'acceptent pas complètement son tracé. Le Liban revendique 13 points comme faisant partie de son territoire, notamment les fermes de Chebaa qui sont situées entre la Syrie et le plateau du Golan, annexé par Israël en 1981. Cette région n'était pas incluse dans les délimitations initiales de 1923 et est devenue l'une des principales sources de tensions entre les deux pays.

D'autres zones sont également contestées comme les collines de Kfarchouba.

Julie Marty

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