"Je peux confirmer que cela est lié à une capacité antisatellite développée par la Russie", a indiqué le porte-parole du Conseil national de sécurité de la Maison Blanche John Kirby. Il a toutefois refusé de préciser si elle avait une dimension nucléaire ou non.
Violation du Traité de l'espace
Ces révélations proviennent d'une déclaration du républicain Mike Turner, président de la commission du renseignement de la Chambre des représentants. S'appuyant sur un rapport des services secrets américains, il invitait mercredi ses pairs au Congrès à passer en revue des "informations relatives à une grave menace pour la sécurité nationale".
Après le communiqué sibyllin de Mike Turner, qui avait alimenté les spéculations à Washington, Moscou avait qualifié les informations en provenance des Etats-Unis de "malveillantes" et "sans fondement". Pour le Kremlin, il est "évident" qu'il s'agit d'une manoeuvre de l'exécutif américain pour faire passer en force une enveloppe d'aide à l'Ukraine, bloquée depuis des mois au Congrès.
Selon des médias américains, il s'agirait d'une arme spatiale russe potentiellement nucléaire, conçue pour détruire des satellites américains. Cela violerait le Traité de l'espace de 1967, dont la Russie est signataire, interdisant l'envoi d'armes nucléaires dans l'espace.
"Pas de menace immédiate"
Cette "capacité antisatellite développée par la Russie", n'a toutefois pas été "déployée", a précisé John Kirby, ajoutant: "Même si cette activité de la Russie est inquiétante, il n'y a pas de menace immédiate pour la sécurité de quiconque".
"On ne parle pas là d'une arme qui peut être utilisée pour attaquer des êtres humains ou provoquer des destructions sur la Terre", a encore dit John Kirby. Mais les Etats-Unis "suivent la situation de près" et continueront "à la prendre très au sérieux".
Destruction mutuelle
Bien que le risque ne soit pas imminent, une attaque de la Russie utilisant cette technologie pourrait paralyser les communications, y compris militaires, ainsi que les flux financiers et de multiples autres services du quotidien. Et toutes les parties seraient touchées, précise capitaine Béatrice Hainaut, chercheuse à l'Institut de recherche stratégique de l'Ecole militaire (IRSEM), dans le 19h30 de la RTS.
"Le fait de détruire un satellite en orbite crée des débris. Les débris restent en orbite et sont un danger pour toute la population des satellites, donc autant pour les satellites russes déjà en orbite que pour les autres satellites", explique-t-elle. Cette destruction mutuelle presque assurée diminuerait donc la probabilité d'une telle attaque.
Sujet TV: Laurent Burkhalter
Adaptation web: edel avec afp