Dimanche, le Haut-commissariat de la République, représentant de l'Etat français sur l'archipel de 270'000 habitants, "a décidé la réouverture en journée de l'aéroport international de Nouméa-La Tontouta" et "de repousser à 20h00 le début du couvre-feu à compter de lundi", contre 18h00 jusque-là, selon un communiqué.
La décision de rouvrir l'aéroport a été prise en raison de "la circulation en journée (...) rendue possible sur la RT1", une double voie express reliant le centre de Nouméa à l'aéroport international de La Tontouta, longtemps inaccessible à cause des nombreux barrages installés par les manifestants indépendantistes.
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Réouverture de l'aéroport
"A partir de lundi, les passagers pourront venir par leurs propres moyens à l'aéroport qui ne sera plus gardé par les forces de l'ordre. Toutes les compagnies pourront desservir l'aéroport, il n'y aura pas de restriction, y compris concernant le kérosène", a poursuivi le Haut-commissariat de la République, précisant que l'idée était de faire arriver les vols en fin de matinée ou début d'après-midi.
Le Haut-commissariat a également repoussé de deux heures le début du couvre-feu - qui court jusqu'à 06h00 le lendemain - "au regard de l'amélioration de la situation et afin de faciliter le retour progressif à la vie normale".
Le couvre-feu a été instauré le 14 mai, puis l'état d'urgence le lendemain, ce dernier ayant été levé le 28 mai. En revanche, "l'interdiction de la vente d'alcool (exception pour les cavistes), de vente et de transport d'armes sont prolongés".
Par ailleurs, lundi, les élèves de primaire et secondaire reprendront progressivement le chemin de l'école, selon les zones et les établissements. Les enfants de primaire en province sud seront les premiers à retourner en classe, suivis des collégiens dans le courant de la semaine prochaine, puis des lycéens à partir du 24 juin.
Lutter jusqu'à l'abandon de la loi
La Nouvelle-Calédonie est en proie depuis le 13 mai à de violents troubles provoqués par l'adoption par l'Assemblée nationale d'un projet de loi de réforme constitutionnelle permettant un dégel du corps électoral, qui, selon ses opposants, marginaliserait davantage le peuple autochtone kanak.
Mercredi dernier, le président Emmanuel Macron a suspendu le projet de loi, mais les indépendantistes entendent continuer à lutter jusqu'à l'abandon de ce projet, qui permettrait s'il est adopté aux personnes présentes sur l'archipel depuis au moins dix ans de voter aux élections provinciales, cruciales pour la vie de l'archipel.
Le collectif de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), au coeur de la révolte des indépendantistes, a répété rester "mobilisé tant que le projet de loi constitutionnel n'est pas définitivement enterré et ce, jusqu'à l'indépendance", lors de leur assemblée générale tenue jeudi et vendredi à Bourail, dans le nord de l'archipel.
rad avec ats
1,5 milliard d'euros de dégâts
Selon le dernier bilan publié dimanche par le haut-commissariat, les émeutes ont fait neuf morts, dont deux gendarmes, et "aucun nouveau décès n'est à déplorer", a souligné Emmanuel Macron, précisant que 248 policiers et gendarmes avaient été blessés et 1187 personnes interpellées.
Au total, quelque 3500 effectifs de forces de sécurité sont déployés sur ce territoire ultra-marin du Pacifique Sud. De nombreux bâtiments ont été brûlés, des magasins pillés.
"Actuellement, nous sommes à un peu plus de 200 maisons incendiées - totalement ou partiellement - ou vandalisées, à 900 entreprises et petits commerces, et environ 600 véhicules de particuliers et d'entreprises, depuis le début de ces émeutes", avait relevé Frédéric Jourdain, président du Comité des sociétés d'assurances (Cosoda) la semaine dernière sur Nouvelle-Calédonie La 1ère.
Le coût des dégâts a été évalué à plus de 1,5 milliard d'euros, d'après le haut-commissaire Louis le Franc.