La nouvelle Première ministre d'Irlande du Nord envisage un référendum sur l'unification
La cheffe de file du Sinn Fein nord-irlandais, âgée de 47 ans, a été désignée Première ministre après le redémarrage des institutions de la province. Celles-ci étaient bloquées depuis deux ans en raison du boycott des élus du Democratic Unionist Party (DUP) pour s'opposer aux dispositions commerciales post-Brexit.
Devant les élus réunis au palais de Stormont, Michelle O'Neill a salué "un jour historique", une "nouvelle ère" et promis une assemblée "pour tous". La Première ministre a fait part de sa détermination à poursuivre le travail de réconciliation.
En vertu de la co-gouvernance issue des accords du Vendredi saint de 1998, qui ont mis fin à trois décennies de conflit ayant causé 3500 morts, Michelle O'Neill aura à ses côtés une vice-Première ministre unioniste, Emma Little-Pengelly.
Impasse politique
Le Sinn Fein était arrivé en tête des élections de mai 2022, un basculement inédit pour cette formation autrefois vitrine politique de l'Armée républicaine irlandaise (IRA), mais l'impasse politique empêchait Michelle O'Neill d'accéder à ses fonctions.
Le blocage entraînait la paralysie de l'Assemblée et de l'exécutif local. Les affaires courantes étaient gérées par l'administration et Londres depuis deux ans.
Le redémarrage des institutions nord-irlandaises va aussi permettre le déblocage par Londres d'une enveloppe de 3,3 milliards de livres sterling (environ 3,9 milliards d'euros) pour soutenir les services publics.
Dans la province britannique, le pouvoir est partagé entre unionistes, attachés au maintien de l'Irlande du nord au sein du Royaume-Uni, et républicains favorables à l'unification de l'île.
Le gouvernement local est compétent dans des domaines comme le logement, la santé, l'emploi, l'agriculture et l'environnement.
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Une Irlande unifiée?
Michelle O'Neill a évoqué dimanche un référendum sur l'unification de l'Irlande dans les dix ans qui viennent. "Mon élection au poste de Première ministre démontre le changement qui est en train de se produire sur cette île", a-t-elle déclaré dans une interview sur la chaîne Sky News.
Mais "de très nombreux obstacles demeurent", explique Nathalie Sebbane, maîtresse de conférence à l'université Sorbonne Nouvelle. Des compromis seraient nécessaires avec les unionistes, favorables à un maintien de la province dans le Royaume-Uni.
Il ne serait pas certain que les citoyens de la République d'Irlande acceptent cet agrandissement, notamment en termes de conséquences économiques, souligne la spécialiste de la civilisation irlandaise dans Forum dimanche.
De son côté, le gouvernement britannique ne "voit aucune perspective réaliste" d'un tel référendum, dans un document publié cette semaine.
mera avec afp