La percée de l'extrême droite est le résultat des crises qui traversent l'Europe, estime l'ex-ministre espagnole Arancha Gonzalez
La majorité au sein de l'Union européenne est restée stable dimanche, avec une grande coalition entre les chrétiens-démocrates, les sociaux-démocrates, les libéraux et les Verts. Cependant, l'extrême droite a réussi une percée significative dans plusieurs pays, explique lundi Arancha González dans La Matinale.
"Chaque pays doit désormais composer avec cette nouvelle réalité, qui reflète la voix de ses électeurs", souligne celle qui a appartenu au gouvernement socialiste de Pedro Sanchez.
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La crise profite aux discours d'extrême droite
Selon elle, l'Union européenne traverse actuellement d'énormes crises. Il est important de se rappeler les défis auxquels elle a été confrontée, notamment la récente sortie du Royaume-Uni, l'impact du Covid et le retour de la guerre à ses portes, en particulier en Ukraine et au Moyen-Orient.
Dans les pays nordiques, où l'extrême droite était au gouvernement, ces partis n'ont pas obtenu un bon score
Face à cette incertitude, plusieurs partis d'extrême droite qui, souvent, n'ont pas encore gouverné, proposent régulièrement des solutions radicales qui peuvent sembler attrayantes pour des électeurs déconcertés.
Cependant, Arancha González note que dans certains pays, comme les pays nordiques, où l'extrême droite était au gouvernement, que ce soit en Finlande ou en Suède, ces partis n'ont pas obtenu de bons résultats.
L'absence de cohésion des partis d'extrême droite
Selon l'ancienne ministre, cette percée ne constitue cependant pas l'arrivée d'une force homogène et unie au Parlement européen.
"On trouve une variété de partis proposant une gamme d'offres politiques. Certains sont plus libéraux, d'autres plus protectionnistes, certains se concentrent sur les moeurs, tandis que d'autres ne se préoccupent pas des salaires. C'est un véritable amalgame", assure-t-elle.
Ils peinent à se consolider en un bloc unifié qui pourrait représenter une offre politique de poids
Toutes ces forces politiques ne sont donc pas un même groupe, elles sont divisées en raison de leurs nombreuses différences. Il existe certainement des thématiques sur lesquelles elles s'accordent: "La migration est un sujet qui semble les unir", ajoute-t-elle.
En matière économique, on y trouve à la fois les courants les plus populistes et les plus libéraux. Malgré cette diversité, ils peinent à se consolider en un bloc unifié qui pourrait représenter une offre politique de poids au Parlement européen.
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Propos recueillis par: Pietro Bugnon
Adaptation web: Miroslav Mares