La police de Londres a arrêté un demi-millier de suspects grâce à la reconnaissance faciale
Au total, 540 personnes soupçonnées de viol, agression, violences conjugales, harcèlement ou vol à l'étalage ont été arrêtées et 406 d'entre elles ont depuis été inculpées ou ont reçu un avertissement de la justice, selon le communiqué de la "Met" police vendredi.
La police de Londres dit être "pionnière dans l'utilisation de cette technologie" qui lui "permet d'adopter une approche plus précise et fondée sur le renseignement pour lutter contre la criminalité".
Elle l'utilise dans certains quartiers de Londres comme Croydon (sud), avec un van équipé de caméras. Celles-ci capturent des images en temps réel des passants, dont les visages sont comparés avec ceux de suspects placés sur une liste de surveillance. Si l'un d'eux passe à proximité du van, le système déclenche un signal d'alerte, qui permet aux policiers de l'interpeller, après vérifications.
"Il s'agit d'un outil puissant qui aide les agents à identifier et à se concentrer sur les personnes qui présentent le risque le plus élevé et qui, autrement, n'auraient pas été détectées", déclare Lindsey Chiswick, responsable des performances de la Met police.
Un système aux multiples détracteurs
Le déploiement croissant au Royaume-Uni de cette technologie de reconnaissance faciale en direct a soulevé des inquiétudes et des accusations de dérives de la part d'ONG et d'élus de tout bord.
L'organisation Big Brother Watch mène une campagne pour dénoncer une "surveillance dangereusement autoritaire, qui constitue une menace pour notre vie privée et nos libertés", et crée un "dangereux précédent à l'échelle mondiale".
Ces inquiétudes sont "compréhensibles", mais des "garanties robustes" ont été mises en place pour éviter les abus, assure la police.
"Si une personne passe devant une caméra et ne figure pas sur une liste de surveillance de la police, ses données biométriques sont immédiatement et définitivement supprimées", a-t-elle affirmé.
Dans l'Union européenne, la législation encadrant l'intelligence artificielle (IA) interdit le recours aux technologies de reconnaissance faciale en temps réel. Toutefois, des exemptions sont prévues pour les forces de l'ordre dans le cadre de la lutte contre le terrorisme ou pour enquêter sur un crime grave.
afp/ami